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Titre par titre (dans le désordre) du ep de Facteurs chevaux « If le grand if » (à commander sur la page facebook du groupe)

« Divin déchet »

Fabien

Appelée longtemps « Bonhomme de glaise », celle-ci vient d’une grille harmonique trouvée à la guitare lors d’une répétition. On avait la phrase-titre-slogan dans un coin de carnet, et le morceau est venu en quelques minutes.

C’est un peu notre chanson païenne, l’interpréter dans une église est toujours délicat à cause de certains couplets (« issu du tri sélectif du précieux sang et de la pisse, enfanté du recyclage d’eau bénie et de matière fécale »), et en même temps, c’est un moment fort dans un concert, car les gens comprennent alors qu’on n’est pas totalement sérieux et qu’il pourrait se passer n’importe quoi d’ici la fin de la soirée…

La chanson a été enregistrée dans la Chartreuse, en deux pistes et en prise directe, la voix de Sammy étant reprise par le micro de la guitare (cagette Harmony des 60’s).

« If le grand if »

Fabien

Nous avons écrit la musique ensemble autour d’une table, tout s’est agencé en une demi-heure, les couplets et refrains, ainsi que le pont qui est assez complexe. Pour moi, musicalement, la chanson évoque les meilleurs moments de Crosby, Stills and Nash (dont je suis très fan), baroque et recueillie en même temps. J’avais écrit un fragment de la musique lors de vacances en Toscane, en écoutant les grillons en rase campagne.

Textuellement, il s’agit d’un conte animiste qui met en scène les esprits de la forêt, comme savent le faire certains auteurs américains comme Terri Windling (« L’épouse de bois »), ou plus près de nous, le Nino Ferrer de « L’arbre noir ». Et comme nous sommes entourés de forêt dans la Chartreuse, nous avons quasiment réussi à nous faire peur…

Celle-ci a été enregistrée dans l’église d’un village voisin, une fin d’après-midi un jour d’hiver, pour la longue réverbération qu’on y trouvait. La lumière rasante qui passait à travers les vitraux était magnifique et donnait à l’ensemble une ambiance quasi surnaturelle. Bien entendu, nous n’avions pas pensé au fait qu’il n’y aurait pas de chauffage. Je pense qu’il faisait à peu près 0°C, Sammy a joué la guitare nylon baryton avec des gants. Comme pour les autres titres, nous avons enregistré en prise directe et en deux pistes.

« Les dames de pluie »

Fabien

Cette chanson évoque les mutineries qui ont eu lieu en 1917 parmi les Poilus de la Première Guerre Mondiale, quand il s’est avéré que les combats s’éternisaient et que les soldats étaient envoyés à l’abattoir sciemment et en pure perte.

J’aime beaucoup l’arrangement des voix sur celle-ci, qui pourrait évoquer (toute proportion gardée) certains morceaux de Simon & Garfunkel (voire des Everly Brothers).

Enregistré en prise directe également, les deux voix dans un micro, chacun d’un côté, ce qui a demandé un certain nombre d’ajustements en cours de prise (s’éloigner ou se rapprocher pour obtenir l’effet sonore voulu).

« Je n’ai plus peur de toi »

Fabien

Nous aimons commencer nos concerts par cette chanson ténue et poétique, qui est une des premières que nous avons créées pour Facteurs chevaux. Le pont central contient l’essence d’un certain nombre d’autres chansons qui ont suivi ; sur le moment, on a pensé « tiens, bizarre, on est en train de jouer de la musique médiévale, et on a l’impression d’être dans une cathédrale… c’est bizarre, mais c’est beau ! ».

C’est un de nos premiers enregistrements, totalement en live, et qui nous a surpris nous-mêmes. Nous faisons généralement plusieurs dizaines de prises d’un morceau avant de choisir la meilleure. Là, c’est venu assez vite, on n’a pas dû en faire plus de dix versions avant de se dire « on l’a, et c’est très bien comme ça, chanté et joué en direct, comme on faisait dans les années 50 et 60 ».