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Patrice Lecot : Qui es-tu, d’où viens-tu et où vas-tu ?

H-Burns : Je viens de la folk music, pure et dure. J’étais en solo guitare-voix et petit à petit j’ai voulu un peu étoffer le son jusqu’à ce dernier album qu’on a enregistré chez Steve Albini à Chicago pour définitivement sortir du carcan de la folk music. Ça a pris 4 albums pour faire ça et il se peut que le prochain soit de la folk à nouveau mais c’est un petit voyage comme ça pour 4 disques.

PL : C’est ta première participation aux Rockomotives à Vendôme. Comment as-tu découvert ce festival ?

HB : Depuis de que je m’intéresse à la musique indépendantes, je vois la programmation de ce festival tous les ans et elle est toujours hyper exigeante et très classe, donc je suis super content d’être là, ravi de faire partie de ce mélange de découvertes et d’artistes déjà connus...et puis jouer dans ce lieu, la Chapelle St Jacques, c’est magnifique !

PL : Comment s’est fait cette rencontre avec Steve Albini, producteur entre autres pour Nirvana, les Pixies ou PJ Harvey pour ton dernier album « Off the map » ?

HB : Je lui ai simplement envoyé un mail en lui disant : « Je veux que tu produises mon prochain album » et j’ai eu une réponse de son manager qui m’a dit : « OK, quand êtes-vous disponibles ? » ! Du coup, j’ai envoyé mes maquettes et il m’a répondu : « OK, on fait ça au mois de janvier »...Ça a été très vite en fait.

PL : C’est aussi simple que ça ?

HB : Oui ! J’imagine que le manager écoute pour lui, enfin je ne sais pas vraiment si il y un filtrage ou pas. C’est assez obscur. Toujours est il que c’est une « entreprise » où tout est détaillé. Tu peux faire ton devis en ligne et du coup je pense que n’importe qui peut enregistrer avec lui. Après, j’imagine que la sélection se fait naturellement et que si tu fais du ska festif tu vas pas chez Albini ! C’est un certain budget aussi, donc il faut que le groupe ait réussi à réunir peut-être des partenaires avec lui, donc c’est pas forcément des premiers disques.

PL : Ce disque est sorti chez « Vietnam », un label créé par les gens du magazine So Foot. C’est quoi l’histoire ?

HB : En fait c’est la même chose qu’avec Steve Albini. Ils avaient adoré mon 3ème album. Ils ont une branche qui réalise des clips et ils m’ont proposé de réaliser un clip gratuitement sur un titre parce qu’ils avaient vraiment aimé. Je me suis dis : si ces mecs sont assez fous pour produire un clip gratos, il faut que je leur parle de mon projet d’aller chez Steve Albini. J’ai envoyé un mail au boss de So Foot et 5 minutes après il m’a répondu : « Ok, on le fait. Je ne sais pas encore avec quels moyens, mais on trouvera ! ». Après, l’idée a muri dans leur tête. Ça faisait quelques années qu’ils voulaient monter un label. A partir de mon projet, ils ont créé ce label, en parallèle au magazine.

PL : En fait, c’est super simple de faire un disque !

HB : Oui, je ne sais pas si c’est une bonne étoile, mais en tout cas quand les gens sont simples, que tu es bien entouré, et que tu t’adresses aux bonnes personnes, effectivement c’est assez simple oui.

PL : Je t’ai vu en 1ère partie de Bertrand Belin le week-end-end dernier. La scène, c’est un endroit où tu t’épanouis ?

HB : Je m’épanouis sur scène, je m’épanouis dans un camion, je m’épanouis devant une rediffusion d’un concert sur M6 dans une chambre d’hôtel à 3H00 du matin. J’aime bien cette vie là. C’est la vie que je voulais vivre et que je vis. J’en suis reconnaissant par rapport à mon public. J’estime qu’il faut que je fasse des bons concerts pour eux, c’est la moindre des choses. Enfin, j’essaie en tout cas, de m’amuser et de faire plaisir.

PL : H Burns, c’est toi (Renaud Brustlein) mais le line-up des musiciens qui t’accompagnent a-t-il souvent évolué ?

HB : Oui, il est en perpétuelle évolution. Aujourd’hui par exemple je joue avec un bassiste différent que celui qui m’accompagnait le week-end-end dernier. Antoine, qui est à la batterie est normalement guitariste dans H Burns à la base. Il est avec moi depuis le 2ème album. Après il y a des gens qui, selon les périodes et leur disponibilité, m’accompagnent ou pas : les membres de Syd Matters notamment qui sont tous de près ou de loin impliqués dans ce projet.

PL : Quelles sont tes influences musicales ?

HB : Elles sont multiples depuis le début mais pour ce disque là, ce qui saute à l’oreille c’est peut-être les Walkmen, Sebadoh, ou l’indie rock américain mais pas seulement des 90’s. J’ai remarqué que quand je faisais de la folk, en évoquant mon travail les gens parlaient des grands espaces, de Dylan, etc.. Maintenant que j’ai fait un disque chez Steve Albini, on me catalogue dans l’hommage aux 90’s, etc... C’est vraiment un truc franco-français de l’auto-analyse en recherchant des ressemblances avec l’existant. Pendant la composition de ce disque, les 2 albums que j’ai le plus écouter c’est « You & me » des Walkmen et « The great destroyer » de Low, et qui pour moi ne sont pas du tout assimilés aux 90’s. Mais bon après, peut-être que ça sonne 90’s aussi, c’est vraiment de la musique que j’écoute également. J’étais au concert de Sebadoh récemment et je me suis pris en photo avec Lou Barlow, j’étais content ! Je ne renie pas du tout ça mais il ne me semble pas que ce soit l’influence principale du nouvel album.

PL : Puisqu’on parle de ce que tu écoutes : dernier disque que tu as acheté et que tu as aimé ?

HB : C’est un disque de 2011, que j’ai découvert sur le tard, qui s’appelle « Believers » de A.A. Bondy et c’est ma dernière tarte musicale en date. Une production absolument parfaite, une super voix...très classieux, un peu « Walkmenien » pour le coup. Une sorte de pop californienne dépressive et super belle.

PL : Et dernier disque qu’on t’a dit d’acheter mais que finalement, tu trouves que ce n’était pas une bonne idée ?

HB : J’allais dire « Arcade Fire » (rires) car je ne suis pas très « disco avec des percus africaines », même si il y a un ou deux morceaux qui ont l’air bien mais j’avoue que j’aimais beaucoup ce groupe avant mais là je décroche et on aura beau me le survendre, je pense que je ne l’achèterai pas.