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Le Balinger était un petit navire marchand qui changera de fonction quand la guerre maritime le réclamera. Pas tout à fait une coque de noix, cette embarcation donnait probablement à ses passagers l’impression de prendre un billet aller sans retour. En choisissant ce nom, les 4 membres de Balinger montrent à la fois une envie de voyage sans retour, un désir de toucher du doigt la limite entre ce qui est et ce qui n’est plus.

Dire que le nom du groupe est bien choisi est donc un euphémisme aussi énorme que de dire que les courses autour du monde d’avant avaient un parfum que celles de notre monde multi connecté n’ont plus. Car oui le groupe joue avec les limites de son embarcation. frisant un lyrisme pompier, changeant de braqué juste à tant pour éviter les récifs comme la pèche miraculeuse mais tueuse dans les filets de ses influences.

On pense souvent au projet Overhead la voix de Nicolas Leroux en moins, même si Jim Rosemberg sait se lover sur ces mélodies pop folk sans jamais tomber par dessus bord. On y pense surtout car les influences sont les mêmes, mais traitées ici certainement avec moins de distance, comme si le gilet de sauvetage qui était à porté de main avait été rapidement enfilé.

Il n’empêche que les chansons de Balinger valent que nous les regardions avec précaution et envie, car elles échappent à la routine d’une croisière sans gros temps. De plus un groupe capable d’écrire un titre comme « Blow On Your Fears » postule pour un poste de navigateur au long cours. On lui excusera les fautes de cap comme « All Alone », et on saluera son courage de naviguer dans des eaux précieuses et royales sans avoir encore acquis des lettres de noblesse.

Balinger est un groupe de pirates qui, ont le cœur embrumé par une nostalgie lumineuse. Larguons les amarres avec eux.




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