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Un pauvre type m’a dit un jour qu’il n’existait pas d’artistes ayant signé plus de trois chefs-d’oeuvre. Ma faible connaissance de la discographie de Smog à l’époque m’avait contraint d’acquiescer à cette tirade, ce qui est profondément regrettable quand on a écouté depuis Supper, The Doctor Came At Down ou Red Apple Falls ... (liste non exhaustive qui sera complétée par vos soins). Après avoir livré un album seulement bon il y a deux ans, Bill Callahan remet le couvert avec Sometimes I Wish We Were An Eagle qui devrait logiquement le consacrer au rang de meilleur songwriter de son époque. Car au contraire de Bonnie Prince Billy dont les derniers albums peinent à susciter l’engouement (à tort ou à raison), l’ancien Smog maintient le cap et tutoie la perfection en dépit de son extrême productivité. Gorgé de mélodies d’une simplicité à en décourager plus d’un (David Pajo et Stuart Staples ne boxent décidément pas dans la même catégorie), ce nouvel opus révèle un songwriting sombre et élégant comme celui décliné jadis sur des titres comme "Sycamore" ou "Diamond Dancer". Loin de ces productions lo-fi des débuts, Callahan se pare désormais d’un petit orchestre et use sans faille des cordes pour magnifier des compositions dont la suavité s’incruste durablement dans nos esprits ("Too Many Birds" et les neuf minutes de grâce qui hantent "Faith/Void"). Cette légèreté tranche d’ailleurs avec le chant monocorde et grave de l’américain qui évoque de temps à autre les suites d’une rupture douloureuse avec Joanna Newsom (I Used To Be Darker, Then I got Lighter, Then I Got Dark Again chante-t-il sur "Jim Cain"). Désormais sans rival, Callahan peut continuer à contempler les chevaux en tout quiétude, rdv est pris dans deux ans...




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