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Guillaume Eluerd The Year of the Dog track by track en octobre 2007

Paper of Armenia (quiet)

— Paper of Armenia reflète un endroit, une ambiance, une odeur, quelque chose que tu as longtemps cherché et que tu as fini par trouvé. Alors tu dis à tes compagnons de route, voilà, je m’arrête là, j’ai trouvé l’endroit et la personne. Je me souviens que j’étais en train d’écouter un morceau de REM lorsque j’ai eu l’idée du morceau. Petit à petit, il a pris des tournures à la Mark Hollis.

No Soap

— "No Soap" est une vieille expression anglaise, désuète et oubliée, que l’on pourrait traduire par "des clous". Ca parle d’espoir et du fait que ce dernier naît peut-être d’un refus continuel. En gros, plus on vous dit non, plus il y a de l’espoir... C’est dingue ce que l’on est prêt à faire pour justifier une rime. Car tout dans ce texte est une question de rime, plus que de sens. A l’époque je découvrais les premiers "Fuzzy Warbles" d’Andy Partridge. Je suis un grand fan d’XTC, et entendre ces chansons dans le plus simple appareil m’a donné de la suite dans les idées.

Ballad

— Il me semble que sur le booklet de "Trust & Soul" de Fishbone, les paroles d’un titre ont été remplacé par cette phrase : "if you don’t get this one, you’re lame", "si vous ne pigez pas celle-ci, vous êtes un crétin". J’aurais tendance à dire la même chose pour Ballad... Le riff m’a été soufflé par la musique de l’excellent film d’Antonia Bird "Vorace", composée par Dalmon Albarn et Michael Nyman. Il y a un riff de banjo tenant sur deux notes autour duquel se développe un thème joué à l’harmonium. C’est d’une simplicité et d’une efficacité renversante. Je pourrais aussi citer dEUS.

Failure

— Tu es tombé, te voilà par terre, sur le bitume. Les immeubles, les gens, même les chiens te regardent de haut. La honte, l’humiliation, et le pire, c’est qu’il va falloir se relever et continuer son chemin comme si de rien n’était. J’ai écris ce morceau alors que je bossais "Hallelujah" de Leonard Cohen que je devais chanter au mariage d’un ami. Il voulait que je m’approche de la version de Buckley, évidemment. Mais au lieu de cela, et à cause d’une incapacité flagrante à jouer la partie de guitare, j’ai décidé de la faire à ma sauce : un blues à deux temps, un petit côté enterrement à la Nouvelle Orléans. Et puis il y a Radiohead, bien sûr...

The Beauty of Mankind

— Ce texte vient directement de ma période Allen Ginsberg/Bob Dylan. En même temps, et bizarrement, j’ai le souvenir de l’avoir écrit en écoutant Christian Death. Lorsque mon frère a écouté ce morceau pour la première fois, il m’a dit : "C’est Bob Dylan qui joue avec Autechre". Allen Ginsberg, Bob Dylan, Christian Death, Autechre... si si, je te jure qu’il y a un rapport.

Paper of Armenia (not so quiet)

— Après avoir enregistré la version Quiet de ce titre, je me suis amusé à le décliner de plusieurs façons. Il existe en tout cinq versions différentes de Paper of Armenia. Celle-ci a naturellement trouvée sa place sur l’album. Après une introduction somme toute assez calme, il était temps de faire un peu bruit. Au départ cette version s’appelait la Caterpillar Collective. Je crois que ça en dit long sur les influences.

I Am Without Light

— Il a tué sa femme. Il lui a mit une balle le corps et elle est morte. Avant c’était un type normal, sans histoire, un bon voisin. Depuis, il promène son vieux pick-up dans les ruelles sombres de la ville à la recherche de celui qui vengera sa femme et qui mettra un terme à sa souffrance. La première mouture était nettement plus lente, j’imaginais une ambiance à la The For Carnation. A force d’arrangement, le morceau s’est légèrement accéléré pour acquérir un côté déglingué à la Violent Femmes.

Louise

— Je n’ai été baby-sitter qu’une seule fois. C’était pour garder la petite Louise, deux ans, qui a passé la soirée à pleurer en regardant par la fenêtre et en appelant sa mère. Elle a fini par s’endormir dans mes bras cinq minutes avant le retour de ses parents. La voix féminine qui chante sur le refrain est celle d’Anne-Claire, la maman de mon fils Elliott et la personne de Paper of Armenia. Encore un morceau écrit sous la double influence de dEUS et de Tom Waits. Il y aussi un côté Martin Stephenson and the Daintees qui est indéniable.

Oh Brother, What a World !

— L’histoire retiendra que mon frère s’est tué par un après-midi du mois de juillet 2005. Je suis fasciné par la voix et le son de guitare d’Ani Di Franco. Je crois qu’elle est l’inspiration musicale de ce morceau.

Friends

— Je voudrais écrire un morceau pour chacun de mes amis(es), pour leur dire combien je les aime et combien leur amitié m’est précieuse. Pour le moment, je leur dédis ce morceau. "Big Music". Concept lancé par Mike Scott des Waterboys sur l’album "Pagan Place" et dont des groupes comme Arcade Fire et Elbow en sont les dignes héritiers. C’est une musique qui vous prend par la main et qui vous donne l’impression que vous n’allez plus jamais poser les pieds sur terre. Je pourrais citer de nombreux morceaux qui reprennent ce concept. Mais pour faire cours, je n’en citerai que trois qui à mon avis résume bien ce que j’entends par "Big Music". Il y a forcément "A Pagan Place" des Waterboys, "Let the Happiness In" de David Sylvian, et "Time Is Time" de Talk Talk.

The Old House

— A trente kilomètres d’Angoulême, il existe un petit village du nom de Montmoreau. Un peu à l’extérieur de ce village, il y a une colline. En haut de cette colline, il y a la maison de ma tante. Un petit titre folk qui aurait pu être joué à la mandoline, mais qui, par manque de mandoline, a été joué avec une guitare accélérée. Ici aussi, ça sent le Waterboys.



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