L’amical des musiciens Lillois est de retour. Après Dylan Municipal et l’écurie Pilotti, voici Automatiq, qui veut à la fois changer le monde, ce qui est louable, mais il veut aussi baiser ma femme, et là je suis que très moyennement dans cette optique. Pas de surprise, Automatiq fait dans les textes iconoclastes, passe du coq à l’âne, quitte à se foutre de la tronche des supporters lensois, par pur plaisir. Si les paroles sont souvent déjantées, la musique elle dégage une maturité étonnante. On est surpris du choix multiple de l’étalage, mais aussi de la qualité passant du rock (tout et son contraire) à l’électro pop (ton serial killer préféré) puis à un titre pop rock puissant (je veux juste) dés le départ. Clin d’œil à l’electro très implanté dans le nord, et à la farce devant autant à Pierre Dac qu’à Desproges (poison pané). Quand Automatiq lâche les guitares il ne le fait pas à moitié (johnny qui nicolas quoi), quand il ridiculise Grand popo football club en trois minutes (ma chanson est une sonnerie) il ne le fait pas non plus dans la demi mesure, et quand il signe un morceau ciselé c’est en renvoyant Daho à ses études lexicales pour un morceau castrateur. Automatiq organise un nouveau rapprochement entre la scène toulousaine trempée dans les œuvres de Debord, du Velvet, et le Nord, dont le discours est le même mais la méthode plus directe, plus ludique pour reprendre un mot savant d’un fin de troisième dans un quartier chique parisien. Si l’on excepte « c’est toujours pareil », chanson sans imagination est bâclée, Automatiq change le monde musical, imposant à nos esprits trop cartésien car supportant les banalités de Doré Julien, de se torturer sur la phrase de l’année « si les crevettes sont roses c’est qu’elles mangent des flamands roses ». Le Nord prend le pouvoir.