Voilà peut être la meilleure façon d’appréhender, ce grand monstre tout fou qu’est Kemialliset Ystavat. Parfois austère, la musique du génial finlandais, prend ici tout son sens, et son élégance. Cinq morceaux, cinq plages psychédéliques, où Anderzen, laisse court à son sens le plus mélodique, le plus tristement beau. Des odes à la beauté de son pays, des incantations polaires au coin d’une forêt de sapins. Une beauté glaciale, psychotrope, onirique, faite de quelques notes de guitares, de loops interminables, de rythmes lents et inquiétants, d’électronique passionnante mais dévastatrice. Le but est ici d’écouter le disque d’une seule traite, s’écoutant quelque part comme le Djed de Tortoise, multipliant les essais, pour mieux faire apprécier ces moments de beauté intense entre deux crissements de guitare. On retrouve parfois cet esprit free folk, dans ces quelques incantations, ces lamentations, accompagnée par une musique étrange, distante et répétitive. La vraie nature d’un homme multiple. Rien ici n’est complexe, ce disque est beau, étrange, noir et pourtant terriblement attachant. Ne vous y tromper pas, Kemialliset Ystavat est ce qu’il se fait de mieux, et il le prouve une fois de plus avec ce disque ahurissant d’un eskimo, perdu dans la maison du père Noel à Rovaniemi. Il a rencontré les lutins. Merveilleux. En vous remerciant.