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A vouloir chroniquer ce nouveau Murat en face de l’océan on fini par des rapprochements qui donneraient des migraines au plus scabreux des sniper des plateaux télé. En effet Taormina m’a vraiment éloigné de l’imaginaire et de l’environnement de l’auvergnat. Taormina c’est le coup de Jean Marc Barr, le film culte de besson, la grosse boursouflure à donner uniquement des envies de changement de peinture pour ses salles d’eau et de brosse à toilette pour les WC. Le Taormina de Murat est loin de ce poème post adolescent mise en image. Taormina est d’abord un vrai disque de blues avec l’âme comme conductrice de la plume, car Murat est avant tout un auteur, le seul à transcender la banalité dans une volupté qui n’a d’égale que la poésie des temps lointains. Traversant la vie pendant l’écriture de cet album avec la violence que celle-ci peut nous infliger, Murat n’y a pas trouvé pour autant des raisons à la complainte, ayant peut être trouvé dans ce repos discographique des raisons de se poser de ne pas écrire avec urgence. Si chez Murat la sensualité est à fleur de peau, l’amour des mots donne à l’auditeur le droit de se sentir plus grand, aussi simplement qu’à l’emploi de démarier. Il serait restrictif de n’y voir que cela, mais la désuétude chez certains touche à l’indicible et non pas à la poésie. Quant Murat demande avec une beauté fragile au paysage de l’accueillir on le voit très bien le faire sans forfanterie, sans accès de lucchinite aigue, simplement dans le simple appareil du barde qu’il est avant tout. Taormina est le meilleur disque de Murat depuis Mustango mais celui-ci est peut être plus grand, car il est le fruit d’un artisan, d’un homme avec ses tripes son histoire et ses désirs, d’un homme, qui pour nous aussi ne doit pas mourir.