Aller vite toujours plus vite. Comme adaptant l’olympisme à la musique on tend trop souvent à la rapidité dans l’action. Chez savoy grand on préfère le temps suspendu, l’installation des sentiments sur la longueur. Dans la grande tradition de la musique américaine (le groupe est d’outre manche), savoy grand explore l’âme avec une minutie et une patience qui pourraient passer pour de l’acharnement. Enfant légitime de tarnation, will oldham, swell ou encore american music club, savoy grand s’extirpe de la torpeur en donnant à la mélodie le droit d’exister dans un monde sans tempo. Si nous n’avions pas rencontré de groupe aussi lent depuis spain, c’est peut être aussi de notre faute, à force de tout lire et envoyer vite on en oublie l’instant. A l’instar de Low, savoy grand n’oublie pas le temps, n’oublie pas les préceptes de mark hollis, et n’oublie pas de chanter en route que tout cela nous le portons en nous, même en filant comme une météorite. L’indéfinissable légèreté de la musique.