> Critiques > Labellisés



Si Qwel est un pilier de Galapagos 4, sans nul doute le emcee le plus actifs du label, il l’est surtout en raison de sa constante virtuosité derrière un micro. Depuis 2001 est la sortie aux côtés de Qwazaar et Denizen Kane du premier long format des Typical Cats, Qwel n’a jamais failli, rendant à chacun de ses rendez-vous discographiques des copies honorables, honorables mais pas indispensables. Car si Qwel est un rappeur qui soutient la comparaison avec les plus grands, ses albums quant à eux ont toujours pêchés par manque d’audace et de cohérence instrumentale, la verve insatiable de Qwel souvent soutenue par des productions trop convenues pour être mémorables. Alors quand le label de Chicago lui offre, en la personne de Maker, les services du producteur le plus inventif de ces dernières années, cela ne pouvait se conclure que par un nouveau classique du hip-hop. Un album tout bonnement sans faille où flow époumoné et lyrics inspirées rencontrent instrumentations fines et beats ravageurs. Après une telle réussite on était donc légitimement en droit de se demander si le prolifique rappeur du North Side saurait retrouver une telle harmonie stylistique au sein de ses futurs projets. On attendait donc avec une impatience non dissimulée la sortie de son quatrième album solo, impatience qui se transforma cependant très vite, à l’annonce de la non participation de Maker, en une inquiétude d’autant plus grande que le nom du producteur attitré ne nous disait pas grand-chose. Or derrière ce mystérieux pseudonyme se cache en fait deux bons hommes et qui plus est deux figures importantes de la maison Galapagos, puisqu’on a déjà pu entrevoir Dr Jones aux platines lors des précédentes tournées d’Offwhyte et que cet énigmatique Dallas Jackson n’est autre que Jeff Kuglich, éminent patron depuis Oakland de la maison de disque chicagoane. Au-Delà de cette précision, notre Duo de producteurs a donc eu la lourde tache de succéder à ce qui reste encore le joyaux de la couronne G4 et autant vous l’avouer de suite, cette album retombe dans les mêmes travers qu’a connus Qwel sur premiers exercices, à savoir une production qui à force de vouloir trop bien faire s’enlise dans le convenu et sacrifie en grande partie son potentiel créatif au profit d’un travail certes écoutable mais pas inoubliable. Cependant n’y allons pas trop fort, car si Dark Day ne tient pas la comparaison avec son prédécesseur, si la moitié de l’album tombe une nouvelle fois dans l’ordinaire, trop souvent plombé par une instrumentation d’une noirceur aux traits forcés et peu originale , l’autre moitié quant à elle reste digne d’intérêt et se révèle même être absolument convaincante lorsqu’à l’inverse, sur quelques morceaux bien sentis, l’atmosphère de tension recherchée se fait moins caricaturale, plus subtile, évitant à bon escient la surenchère dramatique pour évoluer vers un style qui joue davantage sur les contrastes entre l’esprit fin du monde des paroles,l’urgence du phrasé de Qwel et l’ambiance soudainement plus ample, moins asthénique de la production. Dark Day contient donc comme toutes les sorties de Qwel antérieures à The Harvest, son lot de très bons titres : Fallout, Vincent Van Gogh Coke Ad, Blood From The Stone, titres à la saveur Hitchcockiennes qui suggèrent l’angoisse et l’effroi plutôt qu’ils ne les imposent tel un mauvais film racoleur, permettent ainsi au rap haletant et volubile de Qwel de gagner en éclat là où, sur le reste des titres, il se noie dans plus sombre que lui.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.