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Les jeunes bulgares peuvent singer les Beatles (même si super sarko est la nouvelle idole du peuple de stoickhov) des moldaves ont le droit d’avoir de la sympathie pour le diable, mais les africains doivent surtout et avant tout taper sur les percussions, respecter ce tribalisme que l’on ne s’autoriserait pas à imposer aux finlandais. Centrafricain de naissance, Bibi Tanga est affranchi de sa culture Africaine, ce qui ne veut pas dire éloignée d’elle, sauf qu’à l’image de Mory Kante en son temps, Bibi Tanga est avant tout un citoyen du monde, et de ce fait plus ouvert que le premier groupe de Briton boutonneux à la fossette intéressante mais à l’haleine pas toujours fraîche. Yellow Gauze est un formidable creuset dans lequel les cultures se parlent, sans barrière ni même problème d’époque. Très vite déconcertant entre ayo tube évident, groovyland panégyriques événementiels et this is how it’s going to be soul en souffrance sous un ciel de plomb, cet album prend une forme qui le fait entrer dans la catégorie des moments que l’on garde dans notre muséum personnel. Avec pain in my chest, puisqu’il est question de lui, Bibi Tanga fait de la douleur un art, sous titré d’une basse malade mais fière. Trip hop d’un côté (yellow gauze) rap attitude (nzapa a bata nmo) à l’expérimentation quasi psychédélique (keep that groove away) Bibi Tanga se ballade avec son professeur, n’oubliant pas les racines du mal (l’esclavage comme un conte au fil du temps) avec toujours cette pointe vintage et loin de l’éphéméride. Les night club ne sont pas en reste (it’s the earth that moves) et les bras multiples que nous nous garderons d’éventer, sont la démonstration qu’une pieuvre fait de la musique. Un grand disque d’ouverture (mot à la mode chez nos amis bulgares).

Editions l’inlassable




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