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Après deux EP remarqués par la critique - You Won’t Get Another Chance nous avait tapé dans l’oreille fin 2016 -, le trio parisien ALEXANDR nous revient en pleine effervescence, avec un premier album acidulé, ou plutôt acidifié, tant l’héritage de Madchester porte les compositions du groupe, signé sur le label belge Hot Puma Records (John Cunningham, Boris Maurussane, Coco Business Plan).

Après un introductif 1996 (soit un an avant la fermeture du club The Haçienda), Change nous téléporte vers les riches heures du baggy, beat ample et décontracté, entrelacs de guitares lumineuses, voix entremêlées réverbérées, un régal archéologico-psychédélique. Stephen Fozard (chant, guitare), Nick d’Arcy (guitare, synthétiseur) et Nicolas Beyer (basse) citent les grands anciens (The Charlatans, The House of Love, New Order) mais sonnent résolument moderne, privilégiant les mélodies (belles et addictives, comme sur Not Giving Up) aux évocations stériles.

En dix titres mixés par Adrian Bushby (Starsailor, Maxïmo Park, The Subways), le trio parisien dégage sur Aloners to the World une assurance tout terrain : Read in my Eyes tend vers un Depeche Mode catchy mâtiné de rock sudiste, tandis que Dreaming fonce sur les routes de la jangle pop 80s, et B.O.Y (Because of You) rappelle la douceur funky synthétique du Primal Scream époque Screamadelica, version soft berlinoise, de la dance décontractée à destination des bassins souples, so sexy.

Aloners to the World est un véritable jeu de piste sentimental pour le vieillard pop que je suis, dont les textes accessibles et malins offrent un terrain de jeu sans limite à des mélodies vocales fluides, décontractées, teintées de mélancolie mais jamais plombantes. Parisian synthétise à merveille le premier album d’ALEXANDR (guitares agiles, basse répétitive groovy, ponctuation rythmique enlevée et harmonies célestes) mais il est évident qu’une telle aisance musicale ne saurait se contenter de citations, aussi pertinentes soient-elles : les lads ont encore un avenir au pays du formol mainstream hip-hop et de la synth-pop jouée à un doigt, et ça, c’est une putain de bonne nouvelle !




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