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A l’automne dernier, j’avais lu dans la presse et sur Internet les chroniques élogieuses consacrées au nouvel album de l’Anglais exilé à Paris Nick Wheeldon, le bien nommé « Gift » mais que voulez-vous, je devais avoir la tête ailleurs, ou épris de bruitisme ou de silence ou pas envie de faire comme tout le monde, j’en sais rien, et puis l’automne a fait place à l’hiver et moi j’ai dévoré les huit heures du fascinant documentaire de Peter Jackson sur les Beatles (« Get Back ») (bon sang, que Yoko est détestable, que John est fatiguant, que Ringo est cool, et pauvre, O pauvre Georges, que personne n’écoute) puis l’entretien filmé entre Rick Rubin et Paul McCartney et ça m’a filé un appétit de pop et de mélodies à la tierce et de compositions travaillées (depuis la prise du pouvoir du mainstream RnB hip-hop, tout tourne autour des quatre mêmes accords, c’est triste) et donc ça tombe super bien, j’ai la gueule de bois après une soirée arrosée, je suis chez moi, tranquille, d’excellente humeur, et alors je me dis « ouais, tiens, pourquoi ne pas écouter ce fameux album ? ».

Et donc. Et donc : BAM !!! Je prends une grosse claque – c’est un classique instantané, un album ami, un véritable ami – donc je lève les yeux aux plafond en marrant, sérieux, je ris tout seul dans mon appartement qui pue la bière tiède, je ris et je me moque de moi, ah ah mon vieux, t’es un crétin, je ris et ça rend l’après-midi, qui était déjà bien cool (j’avais acheté des fraises, des framboises et du raisin) (ouais, le truc écolo des fruits de saison, je m’en fous) (quand j’ai envie d’un truc, je l’achète, point barre), et bon je me dis qu’il faut bien que je raconte ça à quelqu’un, tant pis si je passe pour une grosse buse, m’en fous.

Nick Weeldon a quitté les brumes de Sheffield (je compatis, moi j’ai vécu dix ans à Brest, ça pique) au début des 2010s pour s’installer en France et se plonger à corps perdu dans la musique, œuvrant dans des projets tels que Os Noctambulos, The Jesus Loves Heroin Band et The Necessary Separations, et publiant à l’approche de la quarantaine un second album solo qui conjugue à la perfection la morgue dylanienne et les Herman Düne des débuts (trois premiers disques, la suite est au mieux anecdotique), passant les neuf titres de « Gift » dans un tamis d’émotions d’une justesse remarquable. Comme je l’écrivais plus tôt, ça va droit au cœur et au cerveau, c’est un classique immédiat, qui contient de vraies bonnes chansons à base guitares et de pianos et touchera l’audtiteur, par sa conviction, sa sincérité et sa mélancolie jamais nihiliste. Alors oui, je suis un gros crétin de n’avoir pas écouté cet album lors de sa sortie mais je suis quand même content, moi j’ai eu un super cadeau de Noël en février, et vu le Noël de merde que j’ai passé, bah c’est mérité !




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