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Échappé des mythiques mancuniens de The Charlatans – leur hit «  The Only One I Know » résonne encore dans ma tête d’adolescent attardé –, en berne depuis un album paru en 2017, Tim Burgess n’a jamais cessé de faire feu de tout bois. Le chanteur au visage poupin, adepte de méditation transcendantale et du Manchester United Football Club, le crâne toujours abrité sous la coupe au bol la plus célèbre depuis Chantal Goya, multiplie les projets : musicien, acteur, DJ, animateur à la BBC, boss du label O Genesis (qui, pour la petite histoire, a sorti un EP des Inspiral Carpets, autres fers de lance du baggy des années 90s), organisateur de listening parties sur Twitter et auteur d’une autobiographie parue en 2012 (« Telling Stories »), dans laquelle il ne nous épargne aucun détail sur ses dérives de jeunesse, qu’il ne regrette en rien, puisqu’elles ont participé à son épanouissement en tant qu’homme et artiste, Tim Burgess nous offre aujourd’hui un sixième album solo qui déborde de générosité.

« Typical Music », en 22 titres contagieux, rayonne littéralement, à l’image d’un « Centre Of Me » tubesque et réjouissant à souhait, même si mon cœur balance en faveur des morceaux high tempo, souvent irrésistibles – jetez une oreille à « When I See You », un céleste condensé sixties de magie baroque, vous m’en direz des nouvelles. Accompagné du claviériste Thighpaulsandra (Coil, Julian Cope, Spiritualized) et de Daniel O’Sullivan (Grumbling Fur), Tim convoque les fantômes passés et présents d’une British pop – au sens très large (cf. les solos de guitare hard-rock et les basses cheesy funk) – radieuse : on ne peut que remercier Simon Raymonde (Cocteau Twins), le patron du label Bella Union, d’avoir suggéré à Tim, qui se plaignait de voir squeezée, à cause de la pandémie, la carrière de son album « I Love The New Sky », de se lancer dans l’écriture de nouvelles chansons : « Si tu ne peux pas promouvoir ton album en tournée, alors fais en un autre, et quant tu pourras à nouveau tourner, tu auras deux albums à jouer ». Avec Dave Fridmann (Mercury Rev + le bottin pop-rock de ces trente dernières années) au mixage, « Typical Music » brille de mille feux, comme les feuilles des arbres en cet automne qui commence , avec une simplicité et une sincérité désarmantes – il suffira d’écouter l’entraînant « Slacker » et son chant aux réminiscences gouailleuses circa The Charlatans pour s’en convaincre : ni escroc, ni fainéant, Tim Burgess est un stakhanoviste aux idées aussi larges que son copieux et très réussi nouvel album.




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