Ce trio nous arrive de Toronto, ou peut être d’un univers parallèle, d’une contrée non répertoriée dans nos cartes du ciel. Celui-ci serait recouvert d’eau. Sur des centaines d’îles des animaux, pour la plupart pourvus d’ailes, chantent et virevoltent, tentant des plongeons, donnant au son une coloration nouvelle, tout à la fois étouffée, totalement minérale.
Composé de six morceaux, le disque se laisse facilement appréhender, tant le plaisir du jeu transparaît (un bonheur dans cette période du JE). Il y a un esprit joueur, dépourvu de la moindre parcelle de ce qui phagocyte parfois les disques de jazz même hybride, l’entre-soi.
Cette géographie nouvelle, espiègle et souvent rieuse, offre à notre bateau d’indie-chroloformé l’occasion de jeter l’ancre et de nous plonger pour nous amuser avec ces cuivres transformés en dauphin adepte de la fumette récréative.
Kieran Adams, Matthew « Doc » Dunn et Andy Hass, échafaudent une nouvelle cartographie d’un jazz cosmique et affable, une bulle tout aussi pétillante que brillante.