Cette reprise de Fuzeta m’a mise dans un sacré embarras. Moi la caution musicale de la maison, j’ai dû parcourir les 14 marches de l’escalier reliant le salon à l’étage de la maison et frapper à la porte de ma fille de onze ans et lui prononcer cette phrase « Tu peux me passer ton disque de Billie Eilish que j’écoute ». Me rendant un album de Sugar et des La’s qu’elle avait piqué elle me prêta donc le disque de la jeune fille, interprète de « Bad Guy ».

J’ai alors écouté l’original avant de me plonger dans celle de Fuzeta. Filmé au musée des beaux-arts, La Cohue de Vannes, dans l’exposition d’Andrea d’Amario, "Prisme, architecture boréale", et enregistré pour fêter un nombre plus que conséquent de stream (nous avons l’époque que nous méritons.) cette reprise se devait avoir le regard d’une experte plutôt que de souffrir de la prose d’un vieux chroniqueur blasé. Alors l’expertise a parlé, et du haut de son adolescence naissante, elle apposa son pouce, puis le changea en cœur, signifiant que le trio présent sur une compilation de son papa assurait et lui avait donné un mot pourtant que je croyais réservé à ma génération usée, le frisson.