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Dans quels pas marchons-nous ? C’est une question que nous nous posons tous quand il s’agit de voir si nos vies sont si extraordinaires, si cette nature que nous pensons propre est en fait la suite de perceptions. Pour Belacide les pistes sont nombreuses, s’inscrivant dans une chanson française émancipée de la figure tutélaire des trois de la photo de Jean-Pierre Leloir. Car la chanson française a grandi, s’imposant au moins chez elle, avec des ramifications aussi nombreuses que salvatrices, quand la recherche de l’inconnu est une bouée de sauvetage de nos vies en perditions. Son nouvel opus « Ce Bleu-Là » ne va pas arranger notre envie de classification, tellement le disque regorge de pistes nombreuses qui pourraient nous amener autant dans la grange rock du Dominique A de « Toute Latitude », que dans la placide et la faussement verdoyante et accueillante contrée du « Rio Baril » de Florent Marchet (« La Déchirure » est une grande chanson d’ici.).

Belacide ausculte le grand théâtre des sentiments humains, sans complaisance, grattant là où cela fait mal, quitte à nous installer dans un petit malaise face à notre « égocentricité ». « Ce Bleu-Là » est en fait un disque réalisé sous un ciel inquiet, sous les orages que nous nous créons, sous les décharges électriques, s’inventant des nouveaux mondes, des structures poétiques nouvelles sur les vestiges de celles du passé. En fragmentant ses structures musicales, Belacide transforme ses chansons en des labyrinthes proches de ceux que pouvaient nous gratifier les Pixies, mais ici pas de petit bonhomme vert, juste le mystère de l’amour et de ses jeux du hasard. Belacide avec un disque comme celui-ci va pouvoir regarder derrière lui, car le pas qu’il imprègne ouvre une nouvelle route dans la chanson d’ici.




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