> Critiques > Labellisés



Reçu pendant le premier confinement, ce « Sauce Chien et la Guitare Poireau » a été tout autant un choc esthétique, qu’un choc psychologique. Entendre des musiciens rassemblés autour d’une thématique alimentaire (au début) avant de basculer dans une forme de conte philosophique pour enfants élevés entre le Jeanne d’Arc de Rivette et le Peau D’âne de Demy, m’a projeté en pleine face, la solitude obligatoire, cette séparation de l’espace de l’autre.

Bollywood rapiécé, les frontières d’une Espagne sans les volants dans les robes, un free-jazz enfantin comme un retour à la base de la fabrication du son, « Sauce chien et la Guitare au Poireau » est tout cela à la fois, mais pas que. C’est une plongée dans un univers féerique et poétique, loin, très très loin de celui dans lequel nous vivons. Il y a ici la joie du néologisme, de la friction des mots dans des chansons enfantines, des mélodies de l’enfance pour des chansons que des adultes ne chantent plus, oubliant le jeu au profit du je. Ce disque est un disque du nous pour vous, une œuvre de partage, celle des réunions à même la terre et le bois, dans une nature ouvrant l’horizon.

Entre contemplation et écriture automatique, les titres s’enchaînent. Nous nous rêvons dés lors, heureux inventeur d’un trésor, celui d’un grimoire ancestral sur lequel des chansons regroupées retraceraient un festin pour les oreilles (c’est une farandole étonnante d’instruments.) et pour la bouche. Libre à vous maintenant de connaître la transformation que j’ai pu connaître, celle d’une écoute interloquée qui progressivement glissera vers une écoute plaisir pour finir par considérer cette rencontre comme l’antidote à notre morosité imposée. Un très grand disque salutaire.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.