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Loin de moi l’idée de postuler au ministère de la Santé, d’entrer par un trou de souris dans les arcanes de ce qui fait et défait le système de santé français, mais j’ai ma petite idée pour que nos compatriotes (l’échelle de l’humanité ne serait pas si illusoire non plus.) aillent mieux. Qu’ils démontent une bonne fois pour toute l’armoire à pharmacie pour la poncer et lui donner de superbes couleurs, la transformant à armoire pour fleurs séchées ou gigantesque boite à bijoux fabriqués en dehors de toute ostentation. Car il manque indéniablement quelque chose pour qu’une entrée dans la rame d’un métro par exemple ne soit plus un remake journalier d’une cérémonie funéraire au cimetière Montparnasse.

Pour quitter cette morosité, sans jamais vous faire redescendre, je vous propose ce septième album du duo Ripley Johnson (Wooden Shjips) et Sanae Yamad qui est la porte de sortie à l’impasse sanitaire dans laquelle notre monde est tombé. C’est en se plongeant dans le disco que le duo a fini par accoucher du disque le plus languissant et accueillant qu’il m’est été donné d’écouter depuis quelques années (décennies ?). Ne tombant jamais dans un easy listening finalement chiant, ou dans une atmosphère fumeuse et éthérée, le duo propose des chansons doucement rebondissantes, chaleureusement obsédantes, n’utilisant que des sons friandises pour nos oreilles, comme nous replongeant dans un liquide amniotique.

Grace à « Stars as the Light » nous entamons comme une danse perpétuelle, n’arrêtant pas un corps semblant fait pour se lover sur ces morceaux sans jamais avoir l’impression de quitter notre gestuelle quotidienne, habillant notre routine de telle façon que même elle pourra demander un changement de nom au profit de quelque chose l’éloignant du péjoratif. Les dix morceaux habillent notre quotidien de telle sorte que celui-ci nous réconcilie avec tout, même avec les choses les plus insupportables que nous nous imposons pour tenter d’en sortir en sachant que la boucle est bouclée, que nous sommes le hamster qui tourne dans sa roue.

« Stars are the Light » n’est pas le médicament miracle, mais il fera de vous un être nouveau, qui aura avec ce disque une sorte de parure éternelle qui le rendra plus beau, le sourire devenant la barrière infranchissable par le laid et la monotonie. Le duo Moon Duo en synthétisant sans jamais compresser tout ce qui peut faire que la musique nous rende moins triste tout en ne nous prenant jamais pour des abrutis, bien au contraire, pourraient avoir signé le disque le plus indispensable des semaines à venir. Une bande son pour une vie (meilleure) ou le psychédélisme comme placebo d’utilité publique.




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