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Dans notre belle société contemporaine qui ne connait le ralenti que quand elle est éloignée d’un chargeur de téléphone, la vitesse dans l’action ou dans la captation d’un auditoire ou d’un lectorat est primordiale. Gomina l’a certainement compris en plaçant des bombes pop rock intersidérales dés le début de son troisième album, avec juste ce qu’il faut de lignes obsédantes pour que nous soyons dans la position du chien face à son distributeur de croquettes, avec un geste quasiment dépourvu de raison, avec comme unique volonté le plaisir. « Kicks » et le faussement lancinant, mais collant comme une sève de pin fraiche « Waxwork Dummy » sont placés comme pour ne plus vous perdre, pire pour vous faire tomber dans une drogue dure et incapable d’autoriser la moindre infidélité.

Sous les effets de « No Go » vous ne maîtrisez plus rien, tout juste êtes-vous capables alors de tirer une gorgée d’un breuvage qui de source sûre trouverait son origine dans une pop rock anglaise qui dans des bastions indépendants tentaient de casser les codes. Sans herbe folle, mais avec une jouissante envie de se rouler dessus (Grass), Gomina semble alors nous faire pousser de grandes oreilles de lapin, nous narguant avec des carottes imaginaires. Utilisant des textures et des ambiances non dénuées d’un psychédélisme bien défoncé (« Storm » se consomme avec une tisane au thym rehaussée des plantes d’un jardin plus secret, non loin des portes de la perception desquelles le grand guignol du lézard aurait été viré) le trio nous emmènera comme chez une Madame Tussaud de la pop anglaise, mais avec un vrai talent de la mise en scène, un véritable amour dans la façon de faire, signant quelques-unes des meilleures punchline musicales de ces derniers mois. Comme celles envoyées avec une envie de communication évidente vers l’espace (Virtuals) avec aux commandes un sergent qui aurait pris du grade et de l’aplomb comme un soldat, dépassant bien plus que le mur du son (Walls), celui de l’aristocratie de la coolitude.

Pourquoi avoir confié le sauvetage du Stade Malherbe à un représentant évident de l’entreprise Pernod Ricard, alors que Gomina a sous son chapeau l’élixir pour terrasser même les meilleurs, la preuve avec ce « Whenever You Guys are Ready » ils rentrent dans la cour des grands. Une perfide addiction.




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