Vincent Coudert aime mes bric-à-brac, il m’a envoyé un message sur un réseau en me disant que ce que je faisais lui plaisait, ce qui fait que mon ego se boursouffle. Vincent Coudert m’a dit qu’il faisait lui aussi des trucs, de la musique, alors j’ai écouté, puisque écouter est ma vocation ratée, et mon ego en est revenu a l’état d’embryon, parce qu’il y a des gens si brillant qu’il faut savoir s’éteindre, du moins, se tamiser, devant le superbe. Les surprises sont toujours magnifiques, il y a de la magie dans ce hasard qui fait prendre en sérieux un message et délaisser l’autre (désolé) je l’ai déjà souvent dit, mais c’est que cela me surprends encore. Vincent est informaticien...non, Vincent est artiste au plus haut sens du mot, celui qui défini le frisson, celui qui donne notion et ampleur a l’émotion, il est sans doute tout ce que j’ai le regret de n’avoir su être, un bon musicien aux loupiottes bien allumées. Vous qui avez l’habitude de chercher la poésie a travers de l’alphabet, de quelques lettres bien appuyées sises comme gendarmes en rimes et pieds, vous découvrirez ici l’autre dimension, celle primitive du son avant même les mots, celle du silence délicat posé sur le solfège du songe, qui va, parcourt pore a pore de nos anatomies spirituelles, impalpables, et se loge dans nos ventricules comme bague de mariés, la poésie des yeux fermés, prose brute, démaquillée, vierge de mensonges calligraphies, la mélodie primaire des émotions. Vinc2 s’habille de classique, mais fait attention a ce que les vestes d’hivers et les gants soient actuels, c’est une sagesse que de reconnaitre la naissance pour savoir de la destinée, on trouvera ici les lignes d’un solfège studieux et les illuminations sans normes de nouveaux élèves, entrelacés sans brutalités, dans la douceur de tout ce projet qui n’est là pour blesser, sinon pour panser. A ce niveau de la sensibilité, on se demande pourquoi nos films préférés n’ont ces mélodies recouvrant leurs peaux, parce qu’il fabrique de tous ses instruments des imageries malléables, exquises pellicules posées sur nos paysages, autodidacte des frémissements, il compose son langage dans la matière des songes. Dans ce monde il y a des orages calmes, des soleils incapables de bruler, des pensées retenues au bord des instruments, orgues d’églises, airs du nord, ou piano impérial. On parle souvent de « l’univers du musicien », que peut on dire alors des dimensions méconnues de chacun de ses univers, de là où l’artiste veut vraiment nous emporter, de là où est le vrai, la vérité de la démarche, ce certain bonheur prié, supplié, d’être le porteur du feu, celui qui montre la voie, parce qu’il me semble que Vinc2 (alias Vincent Coudert, autodidacte créateur), a des milliers de possibilités, des planètes et des planètes, et chacune d’entre elles pourraient porter notre nom, notre ADN de rêve, notre part de respiration (Hideway serait surement mon épiderme). Derrière moi, on dit « Il y a des centaines de visionnaires qui sont armés de ces armes », certes, au jour d’aujourd’hui, des compositeurs il y en a, de tout types, de toutes orées, ceci est beau, mais celui qui hirsute les poils, soulève la peau, remue les poumons nerveusement sous le diaphragme, est ici, dans ces mots de cette chro, en ce moment de ma vie, c’est lui qui me parle, qui me bouge, qui m’émotionne, du bout de cette collection de titres qui allaient tomber dans l’oublie mais viennent ici trouver place dans ma mémoire, ces titres rescapés de l’après « By the third sea », qui battaient comme un cœur avant même de revivre, et s’offrent comme une encyclopédie de sens pour regards clos, en ce moment de ma vie, peut être pour toujours, peut être quelques jours, c’est Vinc2, qui m’émeut, dans ses paysages, ces films, le traitement de ses polaroids mouvantes, dans ses terres et ses ciels, ce besoin merveilleux d’exprimer le froid et le chaud, et transmettre ces températures aux pores de nos esprits désireux de lueurs. Oui, ce travelling instrumental est un plaisir intime dont chacun se nourrira à sa manière, suivant son envie.