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Après un premier album sorti en 2014 et des concerts qui l’ont mené du Pays Basque à Paris en passant par la Bretagne, Thomseeds de retour avec un antépisode : dix titres enregistrés entre 2004 et 2009. J’aime quand un artiste publie des morceaux inédits, ces titres qui n’ont jamais trouvé leur place dans un album. Ils forment un tout plus ou moins cohérent mais qui éclaire le chemin parcouru et l’œuvre présente. Through the waves of alcohol est, de ce point de vue, une chouette réussite. Mais à ce petit jeu de la mixtape, est-il possible de faire un album, avec ce que ça implique en construction logique du début à la fin ?

Je ne vous ferai pas languir pour le plaisir de vous forcer à lire ma prose approximative jusqu’à épuisement, pour moi la réponse est oui. Bien sûr on sent une évolution, des titres qui évoquent Radiohead ou Supergrass, mais aussi des atmosphères plus planantes à la limite d’une french touch “Airienne” comme dans NLE, œuvre en trois parties dont on imagine aisément qu’elle aurait pu être l’objet d’un EP distinct. Les Beatles ne sont jamais très loin non plus et on trouvera peut-être aussi un fond de Muse. Mais l’ensemble n’est pas décousu pour autant, loin de là. Thomas, de son vrai nom, ne se laisse pas écraser par la somme des groupes qui lui ont donné envie d’écrire. Il trace sa route et réussi à faire entendre sa personnalité propre, faite de structures parfois complexes, de guitares travaillées et d’envolées vocales.

Je n’aime pas trop dresser l’inventaire des influences que je peux ressentir à l’écoute d’un disque car je sais bien que c’est plus le reflet de ma propre histoire que de la personnalité de l’artiste. Mais dans ce cas, c’est un peu la règle du jeu. En nous livrant cet ensemble, Thomseeds nous raconte son parcours et nous donne envie d’en savoir plus sur la musique qui l’a construit. Disponible uniquement en version numérique, Through the waves of alcohol mérite toute votre attention.