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L’on tient à présent le monde entre ses mains. Pour le meilleur et le pire. C’est ainsi. C’est comme ça. Chacun est désormais augmenté, se trouve dupliqué. Et doit vivre doté d’une extension technologique. Tous les plaisirs et les dangers de ces « progrès » sont comme des vagues, une tempête permanente dans laquelle nous sommes tous projetés. On se débat, on surnage, on se noie parfois. On voyage, sorte d’exil sans fin. D’une ère à une autre. D’une culture à une autre. D’une musique à une autre. D’une langue à une autre. La notion d’appartenance est traversée de tels paradoxes, de telles contradictions que le déracinement devient à la fois clef et prison. Il libère et enferme. Parce que si tout est remis en cause, rien n’est plus dangereux de croire que l’absence de repères est un horizon. Cette absence tue. Elle génère de l’oubli, de la destruction. On s’oublie, on se perd.

Les musiciens, mieux que personne, connaissent les beautés et les limites de ce grand brassage sociétal et technologique. Parce qu’ils travaillent, comme des couturiers, à lier ces contraires pour en faire un tissu. Une lecture du monde cohérente, respectueuse de toutes les diversités. De tous les sons. The Keys en est un exemple parfait. Musique où l’on croise l’afro-beat, le mandingue, le jazz…La chaleur des cuivres, la mélancolie d’un violon, et des guitares pop ou blues. Et ça fonctionne. A la manière du génial Merz, grand voyageur également, The Keys embrasse tant d’univers sonores…Mais ce n’est pas de la world music sans saveur, oublieuse et fausse. C’est autre chose, de tellement plus beau. De tellement plus réussi. C’est une immersion complète dans notre hyper-monde. Creuset complexe et sublime…




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