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L’une des figues de style les plus usitées quand il s’agit d’en mettre plein la vue de ses contemporains, reste l’oxymore. Déjà car il faudra l’expliquer et lui donner ce nom de sirop pour enfant. Ensuite car c’est l’occasion de faire des rencontres, de créer des couples improbables, comme par exemple Nadine Morano intelligente, Woodkid talentueux ou le plus hilarant de tous Guillaume Musso prodige.

Paul Thomas Saunders sait aussi manier cet art d’allier deux mots qui sont contradictoires, en témoigne ce premier album au nom qui pourrait faire la joie d’un prochain téléfilm sur M6 à l’heure du pousse café, « Beautiful Désolation ». Originaire de Leeds le jeune homme avait débarqué il y a de cela pas mal de temps via « Appointment in Samarra », titre que l’on retrouve sur cet album. Si l’attente avait aiguisé l’appétit, ce sera sous la contrainte que je pourrais vous avouer que l’album tient les promesses passées, car l’album s’enlise dans une forme de facilité qui consiste à essayer de mettre Jeff Buckley et Radiohead dans une même pièce et d’essayer de les faire cohabiter sans que des soupçons de collusion sous la contrainte soient trop évident. Hors si le jeune à des prédispositions vocales évidentes, il va en abuser tellement que l’on se demande même si le financement du disque n’a pas été géré par Bygmalyon. Pour ce qui est de l’écriture la problématique est la même, une belle plume, mais celle ci va finir par être noyée sous des trombes de claviers tombant comme des tombes d’eau qui pourraient mettre en danger même Laure Manaudou si celle ci décidait de reprendre la compétition. Perdu dans les méandres d’un paysage qu’il a certainement vu trop grand, Paul Thomas Saunders peine à trouver une sortie à cette entrée dans l’industrie musicale. « Beautiful Desolation » est une petite montagne, un disque carré, certainement avec des angles trop affutés.

Péché de jeunesse, maturité a acquérir, Paul Thomas Saunders me fait penser à un gamin qui a été tellement gâté le soir de Noël qu’il joue avec tout dans un désordre gigantesque. Souhaitons lui de remettre de l’ordre, de soigner ses idées et de revenir avec un deuxième album meilleur que le premier, ce qui est dans le milieu de la musique un oxymore.




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