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L’année commence à peine et déjà vous vous posez cette question, mais qui réussira cette année la prouesse d’à la fois rencontrer l’adhésion presque hystérique des masses bêlantes aimant le mainstream le plus tape à l’œil, et la frange la plus souple des indiepopeux, la frange la plus radicale ne supportant pas une vente de disques à deux chiffres.

On aurait pu imaginer qu’Arcade Fire parviendrait à faire lever la ménagère de 40 ans, qui en 2014 n’est plus celle de 1980 avec bigoudis et poireaux proéminent. Non la ménagère de 2014 elle te donne des complexes quand c’est ta mère car tes potes veulent se la taper, et surtout elle te pique tes disques si la musique permet à ce corps qui normalement tend à la déchéance, de vivre une seconde jeunesse. Arcade Fire en dépit d’un virage plus dansant ne l’a pas fait, et je vous mets mon billet que Pegase pourrait remporter la timbale.

Découvert sur la compilation "An Introduction to FVTVR Records EP", Pegase nous arrive avec un premier LP qui ne fait pas dans la dentelle. Le son y est énorme. Les refrains sont calibrés pour donner des tubes pour illustrer les génériques de la coupe du monde de la FIFA 2014, comme M83 illustrait ceux moins funky de l’euro de l’UEFA en Ukraine et en Pologne.

Avec "Ladybug" le groupe donne un bon coup de ravalement de façade à la pop, utilisant tous les artifices et les ficelles possibles et inimaginables, sans jamais être vulgaire. Un titre comme "Loulou" est téléphoné comme un sketch de Raymond Devos sur la convention obsèques, mais c’est fait avec un talent certain, pour ne pas dire un certain talent. On ne parlera pas de roublardise, non de talent car c’est fait avec une forme de dignité. Et nous allons en prendre plein la vue tout au long de ces titres, l’album s’écoutant comme une orgie sonore et rythmique au sommet duquel nous pourrions mettre "Dreaming Legend", perle savamment déconstruite et reconstruite sous nos yeux.

Les mélodies sont accrocheuses, tout y est ample sans jamais dégouliner par dessus les murs hauts de nos barrières personnelles, le son au diapason d’une envie de ne plus trop entendre les produits nauséabond du dehors, la fraicheur évidente, le résultat une alchimie incroyable pour ce groupe français qui pourrait bien faire gagner des parts de marché dans le monde entier. Ce cheval ailé sera sur l’étendard vers une paix possible entre mainstream et indiepopeux. Faites du bruit, faites l’amour, faites la paix. Quel pied.




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