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  • 11 novembre 2012 /
    Querencia
    Questionnaire Bashunguesque

    réalisée par gdo

— Que représente Bashung pour vous ?

J’ai l’impression que sa musique fait partie de façon très intense de la vie de beaucoup de gens, et pas seulement autour de moi. De mon côté, Bashung est l’artiste qui m’a donné le plus de matière pour inspirer ma vie et mon parcours de musicien. Comme Ferré, Bowie, Scott Walker, Gainsbourg, pour citer quelques-uns de ses modèles, il a refusé de se répéter, et c’est la leçon, s’il y en a une, à retenir de son parcours. ’Ne pas posséder une maison qui ressemble à celle du voisin’, c’est ce qu’il voulait et il a réussi. Toute son oeuvre – et je suis preneur d’absolument toutes ses périodes - est l’improbable équation entre la puissance mélancolique de Scott Walker et l’humour des Marx Brothers ou de Gotlieb.

Ma relation à Bashung se situe pratiquement sur un plan personnel (mes proches diraient ’obsessionnel’). A cause d’un CD de ’Novice’ acheté à sa sortie par mes parents lorsque notre cdthèque ne contenait que 5 albums. A cause de vacances en Angleterre passées à écouter Costello et ’Passé le Rio Grande’. A cause de mes parents qui étaient potes avec 2 musiciens de son mythique groupe KGDD.

— Pourquoi avoir participé à ce projet ?

Je n’avais jamais pensé ou osé m’attaquer à reprendre Bashung. Beaucoup l’ont fait depuis sa mort, avec plus ou moins de réussite. Moins, c’est lorsque je pense au tribute ’Tels’ que j’ai trouvé peu inspiré (hormis le formidable ’Je fume pour oublier que tu bois’ de Keren Ann). Ce fut un défi et une joie de participer à ce tribute.

— Si vous deviez retenir une chanson de Bashung ?

Résidences’, plage 2 de ’Novice’. La liste de femmes disparues (elles manquent à l’appel ? A la pelle ?). Une esthétique quasi-industrielle, concoctée par Colin Newman de Wire, mais énormément de chaleur avec cette folk qui débute le morceau et l’évocation de Françoise Arnoult, une des égéries cinématographiques de Bashung.

— Bashung en un mot

Astral

— « Fantaisie Militaire » ou « L’imprudence » ?

Une réécoute il y a 3 jours de ’L’imprudence’ m’a donné, outre une tenace impression d’ennui, que ce disque n’avait pas envie d’être écouté, que son créateur a peut-être trop jouer au feu du solipsisme.

’Fantaisie Militaire’ est le disque d’un savant fou qui a su s’entourer de gens sains d’esprit. Il remplit tous ses objectifs, c’est pourquoi il parle à tellement de monde.

Si je ne dois garder qu’un seul Bashung, ce serait ’Novice’, pour la prise de risque, la noirceur baroque, l’héritage cold-wave digéré.

— Son meilleur héritier dans la scène actuelle ?

Pas mal de monde se rêve en héritier, lève les yeux dans sa direction ou suit les quelques (fausses) pistes qu’il a laissées...Ludéal, Cali, Raphael, Biolay, Dominique A (dont l’album imprudent-esque et renié ’Tout sera comme avant’ contient à mes yeux certains de ses plus beaux titres)...

Dans mon esprit, en France, seul Bertrand Belin a une présence réellement singulière, propose un univers aussi englobant que celui de Bashung.  

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— Contact

Site : http://querencia.bandcamp.com/



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