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Combien de fois avons nous pu entendre, et même dire, que le rock, et principalement celui indépendant, ne pouvait pas se passer de la langue anglaise. En gros jamais des Pixies ne pourrait exister en utilisant le mot je, et Belle & Sebastian passer chez Drucker en en ponctuant sa chanson par je t’aime.

Nous vous avions présenté Mièle via son premier album éponyme, le temps d’un volume 11 de nos compilations. A l’époque on soulignait la jolie pop mélancolique du groupe, mais loin de nous l’idée d’y voir la quintessence de la pop rock dans français, talonnant même le meilleur de cette pop anglo saxonne. Et pourtant « Le Jour Et La Nuit » est une merveille, une suite miraculeuse de pop songs lumineuses. Jouant avec le clair obscur (d’où le titre) le groupe utilise ses deux voix (Stéphane Daubersy / Catherine De Biasio) lui plus dans l’ombre, elle et sa voix pleine de gourmandises, pleine de sucre pétillant. Mièle porte plus que jamais son nom, mais ne fait pas dans la confiserie, plutôt dans la pâtisserie haut de gamme. On vous offre un « Campari Orange » mais on rêve de vous voir construire des « Châteaux De Sable » de faire « L’inventaire » (comme une chanson échappée du Wedding Present) ou de communier corporellement avec « La Chose » qui elle est là, après des années d’absence. Et ce qui pourrait paraître être uniquement une caresse, est en fait, et j’en reviens à mon introduction, un disque pop rock haut de gamme, et en français s’il vous plaît. Il y a une magie dans ce disque, et toute la pop anglaise contemporaine réunie, ne pourrait que se pencher sur un groupe qui a comprit que fraicheur ne voulait pas dire balancer un sceau de flotte dans la tronche mais plutôt d’utiliser un brumisateur.

Avons nous déjà entendu une chanson comme « Tu N’es Pas Là » flotter aussi haut, ne jamais tomber dans la niaiserie bas du front. Je crois que non. Alors dehors c’est lumineux, il fait presque chaud, il est donc temps de vous plonger dans ce disque qui ne pouvait être chroniqué en hiver. A Mièle le mot de la fin « le meilleur ennemi du désir c’est la vie, qui passe et détruit les châteaux de sable », les anglais diraient juste perfect. A découvrir Absolument.




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