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Enregistré at home – en Sicile, et plus exactement à San Giovanni Gemini – au printemps 2020 durant la fameuse crise sanitaire qui bouleversa nos routines et, pour certains d’entre nous, le rapport au réel, le quatrième album de Marco Giambrone alias Silent Carnival, publié cinq ans après Somewhere, évoque de manière intimiste la perte de repères et de sens qui rend la vie floue – le titre de ce nouvel opus, My Blurry Life, n’en devient que plus éloquent. Accompagné des fidèles Caterina Fede et Alfonso De Marco, Marco Giambrone accueille la chanteuse Marcella Riccardi (aka BeMyDelay mais également membre du groupe post-folk Franklin Delano) sur l’introductif Broken Pictures, de mortuaire noirceur et de patientes cordes enveloppé : d’emblée l’on sait que l’on naviguera en eaux troubles. Lacéré de cuivres grondants, Jenny Saville – hommage à la talentueuse peintre anglaise, cheffe de file des Young British Artists –, oscille entre Low (lentes harmonies vocales) et Crime and the City Solution (nocturne urbain menaçant) tandis que plus loin, Take Shelter (en référence au génial film de Jeff Nichols ?) dessine un orage qui jamais n’éclate. En huit compositions à la production passionnante, ballades crépusculaires, country-folk lessivée (Three Veils) ou post-rock (Touching The Land), le sombre et néanmoins délicat My Blurry Life, enrichi d’arrangements classieux – violoncelle, violon, saxophone, clarinette, balalaika et autre autoharpe – possède un charme à la fois imparable, intemporel et cinématographique, Silent Carnival figurant la lysergique chevauchée de cow-boys déprimés, qui s’achève sur un Crime beau à tomber. Magnifique.




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