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Décidément, les paradoxes emplissent l’histoire de la musique, la grande comme la petite, l’émergée ou l’underground. Max Balquier l’a bien compris, et il semble jouer de ceux-ci, avec une ironie mordante, à moins que ce soit une coïncidence qui brouille les pistes que je pensais pouvoir me tracer pour parler de ce disque. Car si Max Balquier est connu par nos services pour son projet Frigo où il utilisait les guitares brûlantes, c’est avec Brazzier qu’il se plonge dans les méandres sans limites de l’électronique. De cette musique froide il en fait un creuset brûlant, laissant l’écume pour ne s’intéresser par la réaction chimique souterraine des ingrédients. Il en résulte des moments d’une intensité glaciale, portant des textes qui ne laissent guère de place à la mélancolie, cassant la glace de protection du marteau à briser les rêves et les certitudes, pour une revue des émotions à « l’instinct ». Rien n’est téléguidé, Max n’ayant pas signé un pacte avec les circuits imprimés, possédant son terrain d’expression quitte à le brûler et le pilonner (Lune de Sang). Par contre avec Brazzier, il peut à l’instar du premier Jérôme Minière squatter une piste de danse, quand les pas sont des avancés vers une fin inéluctable, le futur impossible comme une explosion des désirs (avec « J’écoute la Nuit » la Lune s’est faufilée dans un trou noir de peur de cette insomnie.). Afin de ne pas nous consumer sur place, Max nous détourne des braises grâce à un « Parachute » instrumentale diabolique et merveilleux, faisant passer la vidéo de la descente de Felix Baumgartner pour une ridicule évasion d’un enfant qui ne voudrait pas ranger sa chambre. Ce titre, débarrassé des contraintes de la rime, nous porte loin, nous empêchant d’atterrir véritablement, de nous brûler totalement. Il sera alors plus simple dé lors d’encaisser « Je Suis » (tube en puissance) la tendresse immortelle alors que l’enveloppe charnelle, elle souffre des effets du temps ou « L’équation », car les histoires même les plus incandescentes finissent mal en générale. Collant parfaitement à notre époque avec ce premier album, Brazzier essaye d’écrire des lignes de fuite, dans un univers glacial et brûlant. Chaud.




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