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Si ce The Notwist depuis plus de deux décennies parvient à se renouveler à un niveau d’excellence rarement égalé à chaque nouvel album (dernière preuve en date, l’inusable Close to The Glass paru en 2014), il le doit probablement en partie à l’incroyable curiosité et ouverture d’esprit qui caractérise ses membres.

Les projets annexes, groupes ad-hoc et autres collaborations dans lesquels les frères Acher & Co sont impliqués de près ou de loin constituent autant d’influences nouvelles venant régénérer et nourrir la création collective du groupe allemand. On peut citer notamment les deux indispensables albums sous influence hip-hop en collaboration avec Doseone et Jel sous le patronyme 13&God, ou les bulles électro-pop de Lali Puna et Ms John Soda. Parfois, ces échappées sont plus intimes comme le projet Console pour Martin Gretschmann ou comme peut l’être Rayon pour Markus Acher.

Dés les premières secondes de Kona, l’ambiance se veut intime autour de quelques notes de piano de percussions minimales qu’un harmonium vient souligner de manière feutrée et légèrement mélancolique. Cette dimension introspective, faussement minimale se retrouvera sur les deux autres tiers du morceau -Kona, au cœur du disque et —Kona en conclusion offrant un ensemble onirique et évidemment cinématographique de toute beauté qui ne laissera pas insensibles les amateurs de Pan American ou de Benoit Pioulard. La mise en image de Anton Kaun souligne encore plus cette sensation de manière sidérante.

Limiter A Beat of Silence à sa simple dimension contemplative, atmosphérique et lumineuse serait pourtant réducteur. En effet, si le disque invite à l’introspection, il ne détourne pas le regard du versant sombre que cela peut induire par instant.

Cette dimension inquiétante, sourde, presque effrayante est ainsi perceptible sur Cuts sur lequel les boucles électroniques enveloppent le son frénétique du marimbaphone et des autres percussions frisant l’épilepsie. Il en va de même sur le final de Dots et le schizophrénique But for one minute débuté dans le tourment le plus sombre et inquiétant avant de basculer vers un apaisement final réparateur, offrant ainsi une transition idéale vers On The Quiet, sublime apaisement final aussi fragile que bouleversant.

A Beat of Silence révèle au fil des écoutes une richesse des compositions et des arrangements tout simplement sidérante et s’offre surtout comme une chambre d’écho à nos sentiments les plus intimes, du plus sombre au plus lumineux. Essentiel.




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