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A la croisée des chemins, certains préfèrent rebrousser chemin, d’autres s’en tiendront à la ligne droite, et puis des groupes comme Berry Weight feront le tour. Pas vraiment explorateur, le groupe peut quand même s’enorgueillir de connaître l’histoire du jazz, celle des fusions électroniques, et du spleen baudelairien réécrit pour cette époque de la baisse de la relativité.

Si le trip hop était une étiquette pour les marchands, Berry Weight l’a rachetée et l’a baladée loin des banlieues anglaises où Ken Loach aurait installé des caméras de surveillances. Ce cinéma que Berry Weight nous propose est loin d’une production à la technologie voyante, ce sont des plans séquences où le jazz rencontre une électro acoustique chamboulée par des hobits joueurs de cuivre. Alors que Tim Burton vient de sortir une pièce montée à vous donner du mauvais cholestérol pour le restant de vos jours, Berry Weight s’offre une musique forte en bouche, mais douce au palais. De la pellicule sort Astrid Engberg, fée probable, habituée d’une boite de jazz que Jarmush aurait filmé pour les besoins d’un film au rythme lent. Mélangeant poésie, jazz, flow rap et atmosphère trippante, le duo donne au spleen une couleur sympathique, œuvrant pour notre repos, avec des gouttes de sueur dans la cou. Tout à la fois moderne et ancrée dans les années folles du jazz, ce premier album de Berry Weight évite la juxtaposition aux sutures trop voyantes, pour une suite de morceaux qui sans se répondre se combinent.

Un moment agréable donc, un périple sans road book, un film sans scénario parachevé, un happening au pays de ceux qui aiment le jazz.




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