Bienvenue chez Dog Unit. Les Anglais nous accueillent chez eux de la façon la plus courtoise qu’il soit. Les posters de Mogwai sont en bonne place dans le vestibule. Des dessins de The Smile agrémentent de façon très avantageuse la montée d’escalier, et la moquette au sol dans le salon est d’un vert qui n’est pas sans nous rappeler les cueillettes soniciennes sous les filets. Sur la table basse, une jolie tortue forme un cendrier étonnant, et notre séant pourra profiter d’un canapé d’un cuir qui n’est pas sans nous rappeler le perfecto de Julian Casablancas. Nous sommes en terrain conquis, les maîtres de maison savent se faire prévenants en prenant soin de bien nous repasser les plats de ce repas dînatoire. Dans un souci de compréhension dans nos échanges (Oui, mes cours d’anglais sont lointains.....bon oui ok ce ne sont que des instrumentaux) les thèmes sont répétés avec une fréquence quasi-obsessionnelle, ce qui finirait presque par faire peur à l’antisocial que je suis. Alors si on s’y sent bien chez Dog Unit, on finirait quand même presque par demander au maître de maison si une chambre est disponible, non pas que la musique nous ai enivré, mais dans un souci de ne pas rendre l’assoupissement responsable d’un accident autoroutier. Car avouons le, cette invitation me fait penser à celle d’un collègue végétalien et ultra catholique, chez qui viande et alcool sont des amis de Lucifer. On est curieux de rencontrer la face b de celui-ci, et rapidement, on est conscient que comme souvent, sur un 45 tours, la face B servait à graver des sillons sur une face, qui lisse, rendrait le consommateur un rien ombrageux. Entre un voyage au bout de l’ennui et la tendresse à posteriori du moment de solitude, cette visite chez Dog Unit nous laissera le goût d’un moment qui pouvait être magique, mais qui à l’instar d’une soirée diapo sur la colonie de vacances du petit dans un camp scout dans le Lubéron, abîme la rétine jusqu’à nécessiter son recouvrement. Une certaine idée de l’ennui dans un univers balisé.