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Moi j’aime bien les questions un peu débiles : le basque Félix Buff, batteur de Petit Fantôme et de Joseba Irazoki, a-t-il un lien avec son talentueux homonyme défenseur central du Real Madrid Club de Fútbol, est-ce un hommage à la proverbiale rugosité de l’international allemand et, en ce cas, doit-on s’attendre à se prendre dans les esgourdes une déflagration sonore, à l’instar d’un tacle à hauteur de genoux les deux pieds décollés ? Vous me direz, outre-Rhin, on trouve des Rüdiger anarchistes, archéologues, architectes, historiens, psychologues, et même un (super bien gaulé) plongeur, médaillé de bronze aux jeux olympiques de Tokyo. Ne choisissons pas, Félix Buff est peut-être un peu de tout de ça, voire plus, et en mieux. Après Before It’s Vanished, premier opus paru en 2020, le compositeur multi-instrumentiste revient avec un The Dancing King publié par le label saratar Usopop (Lumi, Botibol, Balle Perdue Collectif), soit neuf titres à la croisée du folk, du rock et de l’electronica, sur lesquels on croise, outre Pierre Loustaunau (Petit Fantôme), la prolifique Laura Etchegoyhen (entre autres, Frànçois and The Atlas Mountains) et le duo Egyptology (Stéphane Laporte et Olivier Lamm). Entre la ballade folk Breathe, toute de sirupeuses cordes entremêlées et rehaussée par un spectaculaire solo de guitare électrique qui fleure bon le rock psychédélique 70s, et l’électronique Memories, construit sur des beats syncopés et des motifs répétitifs en forme de mantras, Rüdiger d’emblée pose les bases de son nouvel opus au registre ambidextre : côté pile, de la pop folk mâtinée de classic rock (The Beatles meets Pink Floyd and Neil Young), côté face, injection d’électro parfois expérimentale (Archive pique des plans à Radiohead et Aphex Twin), même si le cœur de The Dancing King, qu’il s’agisse de Spot On, de Where I Belong et Once I Was Away, fait la part belle aux Fab Four et leur héritage – délicatesse, musicalité, jolies mélodies. Plus loin, l’étiré et surprenant The Reciever fusionne bossa-nova, synthés prog et sonorités acidulées que l’on croirait tirées d’un dessin-animé des années 80. Sur le morceau The Dancing King, le contraste entre la rythmique au tempo élevé et les instruments, dont le piano, joués deux fois plus lentement, crée un décalage hypnotique, permettant au chant – en mode crooner 2.0 – de poser une ambiance des plus séduisantes Jusqu’à la fin – le suprêmement cool Till You’re Gone – l’élégant Rüdiger sait capter et captiver, faisant d’un The Dancing King à la production ciselée une œuvre schizophrène et néanmoins homogène, car guidée par l’amour des Grands Anciens qu’il invoque.




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