Premier EP pour Maximilian Seifert qui, armé de sa TR808, de guitares réverbérées, de basses linéaires et de synthétiseurs vintage, ravive une noirceur eighties au charme (vénéneux) jamais démenti : on attend toujours les successeurs de Bauhaus, Joy Division et Deutsch-Amerikanische Freundschaft. Sous l’alias Spell Trouble, le Berlinois délivre quatre compositions gorgées de dark wave électronique, de post-punk et d’à-côtés expérimentaux, entre shoegaze et indus : de Thorn Armor à $ellout, Soft Fantasy est un condensé de mélodies martiales, de gimmicks accrocheurs, de mélancolie sans nostalgie. Il y a que l’ensemble – minimaliste et néanmoins orfévré, parfois fiévreux – s’avère particulièrement moderne, dans le sens où Maximilian semble ne se poser (musicalement) aucune question métaphysique. Soft Fantasy, contrairement à ce que son intitulé planant pourrait laisser supposer, est une ode à la ligne droite, au binaire, à l’aller sans retour : une belle carte de visite, on attend la suite avec curiosité.