Les mixtapes, époque bénie que seule la génération X a connue et que le marseillais Benoît Moreau aka Beubzer se propose de raviver, un an après un premier volume incandescent, dont l’éclectisme speed fait écho au dernier opus de Clipping – une certaine idée (bariolée) du fun, pour l’artiste féru de skateboard, qui a mis de côté son projet jazz-folk (Benoît Moreau Trio, influencé par Bill Frisell, Julian Lage et John Scofield) pour se lancer dans une série de concerts à même les trottoirs phocéens, Roland TR-8 et guitare électrique en mains. Minimalisme, immédiateté, envie de mettre un coup de pied dans la fourmilière, ainsi dans l’urgence est né Beubzer, dont la seconde Street Tape convoque une telle infinité de registres qu’il serait superfétatoire de les recenser (malgré tout, je tente : math rock, cumbia, ambient, reggaeton, funk, électro, world, lounge, maloya, lo-fi, jazz, house, garage, funk – mission impossible, ça déborde de partout). Danser sans penser, tel est le programme édicté par Beubzer : on sait que Marseille est le carrefour ancestral d’une infinité de cultures, Benoît – par sa musicalité vibrante et sans œillères – en est la preuve vivante.