Quoi de mieux qu’une plongée dans un post rock matiné d’electronica pour vous accorder une plage de douceur. Quartet de percussionniste, Architek a décidé, au moins le temps de « 6 Changes » de quitter son univers interdit si l’on est pas profane, pour une main tendue vers un univers plus prolixe à l’échange. Sur une tonalité mineur, le quatuor navigue dans des contrées plus proches des nôtres, pour peu que comme nous, vous soyez comme nous réceptif aux propositions de Suuns en passant par Mogwaï, sans jamais, comme chez les Écossais, jouer avec les dénivelés. « 6 Changes » est un disque doux, une parenthèse presque enchantée, comme une brise de vent frais dans un univers hostile sous un soleil de plomb. Jamais démonstratif, toujours dans un souci évident de séduire les oreilles d’un auditeur, qu’il soit exigeant ou non, car les morceaux forment une suite presque pastorale, quasi-divinatoire. Sachant faire le lien entre un monde exigeant et un monde aux envies primaires, sachant se défaire de ses habits d’architecte machiavélique pour une tenue de prêcheur solaire (sans pour autant vous transformer en moutons), Architek échafaude un précis de recomposition de sa musique, faisant de la liberté le vecteur guidant l’écriture. À l’instar d’une église construite par Le Corbusier, Architek illumine par la rondeur nous donnant la sensation de nous élever.