Après un deuxième EP (Helmet) salué ici l’an dernier, le trio Manic Maya nous revient avec un EP, très joliment appelé « Hope ». Vaste programme en définitive que de souhaiter, de croire en l’espoir. Mais pourquoi le trio aurait il à se l’interdire. Captivant sur « Helmet », Manic Maya semble asseoir quelque chose qui s’apparente à une touche spéciale, une vision et un art de la traduire en musique proche d’une stylistique propre. « Hope », ce sont quatre titres comme autant de déclinaison, une juxtaposition qui peut voir Tortoise chalouper sous des volutes orientales, explosant les barrières (Fortress) grâce à un son à part (le chant de Myriam Bovis est sur ce point une des attractions dans le sens aimant du terme.). Puissante, sans jamais être agressive, Manic Maya déploie une musique à l’amplitude sonore remarquable, jouant avec une forme de fil scénaristique qui nous maintient sans cesse aux aguets (Bad Karma), nous plongeant dans un road trip ensorcelant, avec la peur au ventre, mais la bave aux lèvres d’envie de connaître ce qu’il y aura au bout (morceau qui aurait pu servir à la BO de la série « La Corde » récemment diffusée sur Arte). Le trio semble pouvoir couvrir un prisme musical sans limite, le tout avec une justesse jamais prise en défaut. Chaudement lové dans « The Belly » et sa basse ronde nous nous laissons bercer, nous agrippant à un morceau tournoyant, nous enivrant. Encore tout étourdi « Waiting For The End » nous fera chavirer, nous laissant sans défense, face à une chanson au tempo ralenti pour laisser naître quelque chose qui pourrait s’apparenter à un mantra.

Manic Maya est un OVNI dans la galaxie Araki, mais également dans la scène d’ici, car on a que rarement l’occasion d’entendre une telle gamme sonore être aussi parfaitement entrée en discussion (la production du disque est juste épatante.). Plus que de l’espérance, une réalité, Manic Maya signe ici un EP qui fera date. À s’enivrer absolument.