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  • 23 juillet 2021 /
    Streaker
    “Par Inadvertance, Par Négligence, Presque Par Étourderie” (Site)

    rédigé par gdo
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Cachez ce corps que je ne saurais pas voir. C’est ainsi que les fédérations sportives et les télévisions finirent par signer un protocole demandant aux caméras de se détourner de ces corps nus et plein d’allégresse qui traversent les terrains, tradition hilarante nous arrivant des pelouses anglaises. En détournant le regard, les institutions ont confirmé une perte d’humour et une volonté de maîtriser tout, sans déroger à un code moral aussi applicable qu’une colle au néoprène sur une peau de nourrisson. Streaker a décidé de tout dire (expliquant même ce mot, sur « Fleur Pute »), de tout montrer, de tout chambouler, non pas par perversion et provocation gratuite, juste avec une liberté jouissive. Streaker a un sens de la narration subtilement contrarié, une facilité à conter une histoire quotidienne devenant le moment le plus important de notre journée. Depuis « Albinos » de Cheveu, nous n’avions pas entendu une aussi bonne chanson sur une anomalie de la nature avec « Strabisme » (en réponse à « Symétrie ») et son défaut dans le parallélisme (gimmick énorme). Depuis Stromae des collisions sonores n’avaient pas aussi bien sonné dans cet univers rap-pop ( « Chacun danse Pt II » hymne que pourrait jalouser la super star belge, que tout le monde pourrait jalouser d’ailleurs.), convoquant même « L’éternité » dans un texte confondant de plaisir (la phrase « je suis descendu » est la chose la plus divinement drôle entendu depuis des lustres).

Poétique, dadaïste (ouvrir une chanson avec boudin blanc est juste un acte créateur profond sur « José Garcia Moreno »), à l’instar des travaux de « Robot après tout » , « Par Inadvertance, Par Négligence, Presque Par Étourderie » est une intrusion salvatrice dans cet univers à la maîtrise maquillée comme une bimbo de luxe, un coup de canif au milieu d’un espace immaculé d’un vide inquiétant (« Plastique » future étude de texte pour les lycéens préparant ce qu’il reste de cet examen anciennement appelé le Bac). Le trio composé de Patrick Dufresne, Cédric De La Chapelle et Fabian Tharin va écraser la concurrence, même si Streaker ne fait pas de compétition. Mais cet album est une bouffée d’oxygène à écouter nu dans son jardin au contact de l’herbe, par le toucher ou l’inhalation, car ici, nous ne sommes pas là pour juger, l’idée est de vivre un moment aussi intense que libérateur qu’ouvert au monde, même le plus proche. À poil, car avec Streaker, vous allez vous trouver joli.




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