Sortir un disque cette année pour nous faire danser (dés la chanson titre « Acid Rain », pluie brûlante qui ferait lever un mort), c’est avoir à peu prêt autant de chance que de gagner un an de restauration gratuite dans un restaurant végan, alors que votre idole est le boucher du coin. Les rassemblements festifs sont limités, et celui factice devant une webcam (big brother watching you) est au final aussi gênant que de visionner la VHS de votre passage à l’école des fans Nicolas Peyrac. Mais Kim Dies Laughing ne pouvait pas prévoir l’imprévisible, même si au niveau des cataclysmes possibles, ils paraissent en connaître un rayon avec un titre comme « Acid rain ». C’est une militante masquée (Masque chirurgical et non FFP2...Nous sommes des spécialistes ou pas.) sortant d’un épisode d’un manga sur une révolution situationniste qui nous regarde sur la pochette. Héroïne ou métaphore du disque, elle représente sous sa coiffure très after punk, une idée que nous pourrions nous faire de la musique de ce duo composé par l’ex bassiste de Treponem Pal et du chanteur/guitariste de Curtain. Affutée, le regard charmeur, la posture guerrière sans être agressive, et tatouage éphémère sur l’intérieur de l’avant-bras qui questionne autant qu’il interpelle, elle (Kim ?) caractérise bien la musique du duo. Entre post punk et new wave gonflées ou épuisées (« Somewhere » comme un équinoxe revisité) par une rythmique lourde et hypnotique, les chansons d’« Acid Rain » sont des tubes qui ne veulent pas se l’avouer, une rencontre possible entre Wire et le meilleur de Prodigy, osant les liaisons dangereuses (Inner Circle comme un hommage de Depeche mode à un groupe de reggae). Le bras levé, les oriflammes imaginaires au bout des mains, KDL avance, de façon martiale et héroïquement, signant un tube imparable (Grounded) pour patienter avant le grand soir. Ce soir-là, le jour d’après (No Future ?), nous traverserons les rues au son d’ «  Acid Rain », une envie irrépressible d’en profiter enfin, le sang bouillant. hasta la revolucion siempre