Il n’y a pas si longtemps j’écoutais RAFI sans savoir que l’ASDF sortait un nouvel album live et je me disais que le collectif avait beaucoup perdu depuis le départ de Deedar, et l’écoute du dernier album ainsi qu’un passage sur Arte me confortait dans l’idée que dans cette grande marmite sonore, le ton jamais uniforme, les teintes juvéniles de la voix de Deedar manquaient. Pour ce nouvel album live, ce bémol est moins important, la section rythmique et le groupe en son entier mettant un feu réfléchissant et moins destructeur dans nos têtes et dans nos jambes. Rouleau compresseur, libérateur, alignant les tubes (new way new life/Enemy of the enemy, fortress europe) ASDF éclaire cet hiver naissant en oubliant l’automne, de cette mantra, mix de son et de senteur de safran et d’épice sur le bord du Gange, un Gange prenant sa source dans la Tamise. Véritable brassage culturel réussi, ASDF rend ses lettres de noblesse à la chanson revendicative, évitant l’insolence ségrégationniste à l’envers et l’écueil de la dénonciation sauvage et sans limite. Une vraie musique pour la tête et les jambes pour en finir avec le front. Jubilatoire.