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Le confinement que nous venons de vivre nous aura au moins fait prendre conscience que notre univers proche, là où nous vivons quand nous ne travaillons pas, est quand même plus important, et qu’il doit plus à notre pouvoir imaginatif, qu’à un samedi après midi dans les rayons de chez Ikea. Aurélien Bernard multi instrumentiste français basé à Berlin a certainement mieux vécu que nous autres son absence de déplacement physique. Armé de ses lunettes spirales, que nous imaginons facilement tourner pour hypnotiser l’auditeur, il a certainement joué avec tout un attirail de vignettes musicales qu’il semble coller les unes avec les autres sans que l’ordre lui soit imposer. C’est tout l’art d’Aurélien, une incapacité à ranger ses idées qui fait de lui, à l’instar du Beck d’Odelay et de « Stereopathétic Soulmanure » un alchimiste qui donne à ses mélodies le droit de se servir comme une fashion victim dans le stock d’une grande maison de couture, même si le champ d’investigation n’est pas le même que celui de l’Américain. Dans l’une des deux chansons en français, « avec le Coeur », Aurélien chante « j’me teleporte dans une autre époque », et cela résume parfaitement la philosophie de son disque, qui réalise des télescopages très heureux que nous pouvions croiser dans les premiers Katerine, chez Ariel Pink dans la fibre psyché qui traverse l’ensemble des titres. C’est rafraîchissant (« KittyKatKatHappyBadSad » énorme bouffée d’oxygène (?)), déroutant et cela élargi notre horizon obstrué. 3 South & Banana, concepteur d’univers mental hédoniste. Aérien les pieds sur terre.




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