C’est la fin d’un monde, on l’espère en tous les cas, que la crapulerie intellectuelle qui se prend les droits d’auteur comme un perchiste pique sa perche, se mangera le sol, sinon qu’il se méfie, nous pourrions leur lâcher Helluvah aka Camille. Elle ne mort pas, elle peut même être douce, mais comme on peut entendre dans des bars qui ne pactiseront jamais avec la bienséance, elle envoie. Le son n’est pas énorme, il s’est également procuré un billet sans retour, laissant l’écho, les mots et les instruments attachés sous le joug d’helluvah. L’aridité est un signe de bonne santé, c’est sec et cela doit le rester, l’eau ne ferait que ruisseler. Dry disait la belle PJ, Helluvah a décomposée ce mot de trois lettres, provoquant une fission atomique, l’énergie produite servant autant à irradier qu’à bruler tout ce qu’il l’entoure. L’accueil aurait pu être meilleur, mais pourquoi disposer des tapis et des nappes sur les tables quand le fait d’ingérer nécessite des couverts de lutte. Emotion pills n’est pas un titre vain. Le disque déborde d’émotion, une émotion vécue à la première personne, on et dans l’intime, quelque chose de farouche. les guitares ne laissant pas la place aux caresses, parfois à une teinte d’humour pincé (francky goes to bollywood), c’est rude de moi. Emotion pills est comme ces disques desquels l’électricité surgit, ils sont difficiles à appréhender en une fois, mais donnent la force d’y parvenir. C’est la montagne et la cordée à la fois. Intimiste, rude, sans concession, les dents serrées, émotion pills sait offrir des moments de tendresse. Emotion pills fait la liaison entre le Brooklyn de Brenda Kahn et le dorset de Polly Jean Harvey.