Ce matin, bien trop tôt, je me replonge dans la fin de mon adolescence, avec la compilation "Shadow Factory", qui présente des titres parus uniquement sur des singles (à ce moment là, car la plupart seront repris ensuite sur des albums). Ce sont les premiers pas du label Sarah Records, venant de Bristol. Bristol, déjà.

Sarah Records marquera son époque, le début des années 90, avec un style bien particulier, oscillant entre une petite pop adolescente nostalgico-tristoune et une pop-punk pas trop agressive. Mais, à l’époque, cela me semble très fort, très révolté. Il y a tout : la délicatesse, les ruptures, l’amour impossible, le féminisme. Et puis, l’anglais, auquel je ne comprends pas grand chose, attrapant une phrase par ci par là. Mais celles-ci me suffisent à me créer un imaginaire sur ce que racontent ces chansons.

Cette compilation juste incroyable comporte des titres fantastiques, comme le très court (01:38) "I’m In Love With A Girl Who Doesn’t Know I Exist" de Another Sunny Day. Ou "The Last Letter" de The Field Mice - Unofficial, un groupe qui a marqué son époque et influencé plein d’autres. Jusqu’à Belle and Sebastian, qui connaîtra un succès bien plus important. J’ai écouté ce morceau en boucle après une rupture très douloureuse à l’aune de ce que j’avais déjà vécu à l’époque, c’est à dire pas grand chose. Enfin, on trouve plusieurs morceaux de The Orchids, remplis de petits claps et autres sons de synthés naïfs comme je n’en avais jamais entendus auparavant. C’est à partir de là que j’ai commencé à bidouiller des boucles et autres tripatouillages sonores avec mon magnéto à cassettes !

Bref, "Shadow Factory" présente un ensemble cohérent de morceaux légers. A recommander à tous ceux qui veulent se remémorer cette époque. Et à ceux qui veulent la découvrir par un angle peu connu mais tellement recherché par ceux qui l’ont traversée.