C’est super tarte à la créme, mais au vue de la situation sur place, recevoir des (bonnes) nouvelles d ‘Australie a quelque chose de rassurant, même si la musique ne fera rien contre le désastre écologique, à part panser les bleus à l’âme (La chanson « Forest » est presque protectrice, hymne à chanter en pensant aux Koalas le cœur serré.).

Tout dans ce groupe ne pouvait que nous ramener dans une pensée positive, comme celle que nous pouvons avoir quand nous abusons de certains produits de la terre que nous détournons à des fins récréatives. Déjà le nom du groupe « Sunfruits » est à lui seul l’assurance d’un plein de vitamines. La pochette aux couleurs chatoyantes et festives, présentant un groupe aux accoutrements donnants une allure de ménestrels, de troubadours sixties. Dés lors la simple écoute de « Above The Clouds » est un ravissement, sorte d’hymne que pourrait signer un groupe d’une école d’art, mais sans ce groove et ce chant en canon qui font la marque de fabrique d’un groupe qui a des références pour mieux les dévergondées. On notera l’incursion du français sur ce premier titre, et celle d’une désobéissance évidente à la musique aux longitudes linéaires. Le disque est une sorte de Superorganism inspiré qui tiendrait bien plus que sur un titre. Il vagabonde, fait triompher l’esprit de troupe (« Sunfruits » chanson titre à chanter en famille, surtout quand celle-ci se déchire), la suavité de la chaleur (Whatever You Want) avec une forme d’inexpérience rendant tout charmant. Comme sorti d’un scopitone, le groupe semble nous suggérer de faire des vagues avec les bras devant nous sur le tubesque et presque régressif « Flying Heat », une rencontre improbable entre notre monde gris et un hédonisme jouisseur en diable. Et lui, il se cache partout, même si le dernier morceau, « Change » sirène qui aurait pu s’échapper d’un Manchester des coupes au bol, sans la drogue, mais un grand verre de jus de fruit du soleil. Un disque, non de la vitamine.