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Hasard du calendrier des sorties culturelles (je précise que je n’ajoute pas à cet agenda les beuglements sinistres d’Alexandre Jardin par exemple), Les Blousons sortent un nouvel album alors que le génial Quentin Dupieux sort un nouveau film sur un blouson en daim (bon étant dans ce que l’on considère la province, le film va me passer sous le nez avant de passer via ma connexion internet). Accroche à peine feignante de votre serviteur pour entrer péniblement dans ce papier qui doit vous parler d’un disque qui ne peut être traduit en mots, ou alors ceux utilisés pas Les Blousons, groupe qui ne pouvait signer que chez le génial et indispensable label Super Apes, label qui à la manière d’un Casimir mélange tous les styles, avec au final un résultat plus que comestible, voir carrément conseillé pour une croissance et une santé mentale en adéquation avec un monde qui tourne aussi vite qu’une breloque sur le manteau d’un ancien de la guerre des Malouines qui s’entrainerait à faire le marathon sur la piste d’un vélodrome (Quentin Dupieux devrait aimer).

Je m’égare, et je m’égare fort pour ne pas oublier que les mots sont aussi là pour nous faire rire.

Impossible donc d’expliquer « Biknits  » sans avoir le talent d’un dessinateur qui pourrait avec des bulles pleines d’onomatopées vous faire ressentir ce que c’est que d’écouter ces sept morceaux, ce que c’est psychologiquement et physiquement. Pour vous situer, « Biknits » serait la rencontre des Rocket From de Crypt avec Pierre la Police, le tout mis en image par le Tarentino de « Boulevard de la Mort » sous l’emprise chamanique d’un fan du Gun club en chemise hawaïenne. Vous voyez ? je me disais aussi, nous avons des lecteurs incroyables.

« Biknits » range l’urgence de calme que nous appelons de nos vœux, pour laisser place à une une sauvagerie mesurée (mais sauvagerie quand même) accompagnant un dadaïsme qui s’ignore, car Les Blousons ne le savent peut être pas, mais il y a dans l’urgence de ce disque quelque chose de hautement philosophique, et « Du Gasoil Plein les Yeux » un hymne, qui s’il n’a aucun rapport avec le déclencheur de la révolte jaune des samedis français, sera la chanson que nous chanterons avec nos enfants quand nous dévalerons une vallée verte, à la recherche d’un endroit sans particules fines. « Biknits » brosse des portraits comme celui du « Kamikazé » qui pourrait donner des idées à Carlos Ghosn, même si Mitsubitshi ce n’est pas son truc et que la fierté est plutôt dans Les Blousons que dans le costume de maitre du monde économique.

« Biknits » a quelque chose de Tesson (le fils pas celui du Figaro), explorateur dans l’urgence (Transsibérien) dans la douleur, les coups et les cognements, ou de Paco Ignacio Taïbo sur un « Chihuahua », générique improbable d’un film de science-fiction des années 60 qui se déroulerait dans le Sud Ouest américain à la frontière avec le Mexique sans le mur et l’abrutit notoire qui le construit, lui qui serait décoiffé à jamais à l’écoute des morceaux de « Biknits », avant de se faire finir au « Saloon ».

« Biknits » c’est aussi le morceau d’ouverture, spirale en noir et blanc qui en ouvrant nous hypnotise (« je rêve de Brigitte Bardot, vêtue d’un seul Bikini et qui masserait le dos » ou comment dire le mieux possible qui sont Les Blousons).

Sept titres (n’oublions pas le dionysaque « Chabada » idéal pour secouer le berceau de bébé quand il ne veut pas s’endormir après le biberon et que nous nous remettons à allé rechercher du ciment sous les plaines), sept pierres d’un édifice construit sans aucune norme sismique, avec l’envie d’entrer dans la matrice de ce que l’on appelait naguère LE ROCK’n ROLL. Drogue puissante.




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