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Je venais juste d’acheter a la Fnac de Madrid (comme c’est a Madrid, ce n’est pas de la pub) le très bon album d’Exsonvaldes "Lights" en promo (les temps sont durs). Rentré chez moi et profitant de mes vacances, j’ai mis le disque tout en cuisinant, et tout en passant en revue les post musicaux de FB, oui, je suis comme ça, un poulpe capable d’accumuler les labeurs. Tout bêtement, je m’arrêtais justement sur eux, les exson. Ils proposaient avec ferveur l’écoute d’un groupe, qui n’était qu’eux, et moi qui suis très fervent de karmas, coïncidences et hasards, je me décidais à tendre l’oreille, on découvre souvent des merveilles a travers de gens de gouts. Je finissais la chanson en me disant "c’est pas mal", de ces phrases qui n’arrivent jamais à garder en mémoire le thème, "C’est pas mal" et puis je revenais touiller la daube dans la casserole, un vin blanc en main. Ce qu’il se passe ensuite, est une petite partie de la mythologie et magie du travail de chroniqueur, qui fait que deux jours après, une fois bien faite la digestion, en plein métro d’heure de pointe ibérique, on chantonne une chanson "Disparition totale et définitive", le tour de passe-passe est joué. Mieux encore, pour ceux qui ne croient pas au destin, je recevais en mail le même jour la proposition de chronique dudit disque. Il n’en fallait pas plus, l’air en tête, je me lançais dans une écoute plus profonde de ce disque qui a tant insisté à entrer dans mon univers comme peux l’ont osé faire. Ravages ne nait pas des cendres d’Exsonvaldes, il nait d’un atome d’à-côté, d’une envie de dimension parallèle, sans guitares, sans cordes, mais armé à souhait de claviers et avec les doigts bien préparés pour déliter l’oreille de tout amant de pop électronique a tendance obscure... mais pas trop. On retrouvera ici autant du Daho que du Dépêche Mode, autant du LCD soundsystem que du Dominique A, autant du Editors époque "a light..." qu’un Murat, un éventail ample, mais si bien fusionné qu’il en devient particulier. Renaissance, c’est en fait ce que j’appellerai de l’easy-listening cold, le terme d’easy listening n’est nullement péjoratif, au contraire, il est synonyme de plaisir intense, simple, mais pas que, pour en arriver a ce calme spécial de l’âme, véritable refuge a bienêtre, il faut avoir le talent de la pénétration, l’art de la gravure. L’easy listening cold a le pouvoir d’aimer être écouté sous tous les temps, dans toutes les humeurs, il brillera dans la tristesse et saura tiédir l’euphorie. Il y a des disques pour des occasions très particulières, et puis il y a des disques caméléons, qui valent pour tout tant ils sont simplement bons. La base, c’est surtout le plaisir et la liberté d’exprimer ce plaisir, en cela, nos deux acolytes parisiens Simon Beaudoux et Martin Chourrot se sont lâchés et en plus, avec qualité, car cet Ep. est passionné et passionnant. Il y a là, des rumeurs des jolies eighties, je dis jolies parce que c’est ma manière a moi d’organiser les genres, jolies eighties, Lightning seeds, Peter Murphy, Aztec camera, Opposition, Tears for fears, un tohu-bohu de choses peaufinées, chaleureuses malgré l’esprit nostalgique spleenesque, et puis des crachins d’electric eighties, ors donc de New Order surtout. Dans le présent, des groupes comme Monarchy, Bastille ou encore Asgeir pourraient être de cette orbite. Bizarrement si Exsonvaldes avait un territoire plus ouvert sur le monde, son à-côté Ravages est plutôt centré européen, ce petit coup de froid dans la nuque so british, cet usage (superbe d’ailleurs) du français comme seul langage, et cette intimité un peu plus sauvegardée très teutonne, permettent de cibler plus facilement ce groupe, de lui permettre une certaine liberté limitrophe, encerclée, certes, mais point étranglée. Alors Renaissance s’écoute (trop court, on demande plus) l’âme assise sur une chaise longue, le regard perdu dans la contemplation, la respiration calme, "Abraxas" en boucle, et puis fi de l’avare, en boucle tout le reste. Je tiens aussi à noter un petit travail de voix exquis où se retrouvent camouflées mesdames Manon Grange, Amandine chère Amandine Maissiat, Emma Broughton, Catherine Piekarec, Maud Lübeck et Dorothée Hannequin, de beaux contacts de bon gout, dénichez-les !




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