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En 2012, JeF reprenait le titre "Fantaisie Militaire" sur la compile ADA dédiée à l’album éponyme de Bashung. Pas un hasard : l’ombre du grand Alain plane sur la musique du compositeur. Mais il faudrait cependant parler de filiation, de correspondance naturelle, plutôt que d’une réelle inspiration. Comme Bashung (ou Thiéfaine, que l’on sent parfois poindre), JeF adore malaxer les mots, jouer sur les sens et les contresens – et finalement faire comprendre ce qu’il ne dit pas.

Sans doute car JeF adapte en musique les mots de proches collaborateurs. Il y trouve la bonne distance : ni poétique ni réaliste, ni trop crypté ni pleinement explicite, le langage, et ses multiples interprétations, passe ici par la sonorité de la voix, par la façon de dire ou de chanter. Chez certains, en France, le mystère vire parfois à l’abscons. Un écueil évité sur les quatre titres de ce nouvel EP : l’auditeur n’est guère rebuté mais, bien au contraire, cherche à saisir les subtilités offertes, à envisager son propre film – Grâce est un disque généreux.

Musicalement, comme Bashung et Thiéfaine, JeF, du moins sur le dernier volet de sa trilogie Mental Bazar Electrique (après Rage et Ombre), aime le rock classique mais sans frime, les belles structures harmoniques qui ne se la ramènent pas. Disque mélomane mais discret, Grâce procure l’essentiel : une émotion. Voilà qui est suffisamment rare pour être souligné.

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