Où l’on plonge dans un bain électronique virtuose. Repeat and Variate est un disque d’electronica, dans ce que le terme a de plus noble. Mais avec, en plus, le sens du rythme inouï qui caractérise l’univers protéiforme de Vania De Bie-Vernet. Musique dévorante, aspirante, inspirante traversée d’oscillations, perlée d’algorithmes. Quelque part entre Autechre et Battles. Chaotique, mais comme le meilleur de la production Warp, parfaitement organisée. Une electronica qui aurait appris à danser, à penser aussi. Une musique expérimentale qui n’oublie pas le corps. Et des morceaux qui s’étirent, et s’épanouissent sur la durée. Comme des paysages sonores en évolution permanente. Transe et chamanisme…Un tableau de Pollock qui soudainement s’animerait…
Sous les feux, les
usages immédiats,
si modernes au bout
des doigts. Se suivent
ainsi les transports
saturés ; les phrases
synthétiques et le
ruissellement des
mots. « Quand nous
sommes entrés dans
la rue »...Histoire d’
itinéraires, de verres et
de portes automatiques,
d’époques indéfinies,
lancées à pleine vitesse.
Quant aux lueurs, c’est
comme une prise, elles
explosent aux yeux.
Et dans l’esprit...Ce
recours à l’expédient,
« un dessein si funeste »...
Que l’on préfère passer
sur l’autre rive, d’un
simple geste lunatique,
aussitôt exécuté. Un
truc de malade...
Ecoutez Deep Space Tweet, la dernière plage … Et le corps se balance sur les cimes d’une vie rêvée, parcourue de soubresauts. Peu importe alors les débris qui tombent autour de soi.
L’imprévoyance
des nuages sur ton
corps. Où glissent
les ombres maudites
d’une errance. De vraies
paroles échangées.
Ce camp si doux, face
à mes idées sauvages,
d’en finir à la seconde.
Terrain du néant, plein
de broussailles et
de vagues repères
arrachés. Aux rayons
ultra...A la foudre,
enfin...Des brûlures
comme des rires
tombés d’un ciel...
Peu importe alors les débris autour de soi. Il reste ces pulsations électroniques, comme un son primordial qui sauve et maintient debout.