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Mais les chocs sont rares. Formidables, rudes, terribles, violents...Secousses des corps animés. On écoute “dans la nuit”, comme paralysé, tétanisé par des chansons coups de poing. “Des corps sur la plage”, des corps sur un lit, empalés par la découverte qui déroule à 200 kilomètres/heure. Musique forgée dans l’acier brut. Taillée, profilée pour l’infini et le culte total que l’on voue déjà à ce disque. Pour courir après ses rêves, ses cauchemars, ses ruptures. Pour risquer d’y voir malgré la charge noire absolue qui se dégage de “Singe Chromés”, une lumière, l’étincelle qui propage le bel incendie intérieur. Celui qui ravage tout, les doutes et les compromis. La peur et l’ennui. L’électro-rock de Singe Chromés est de la veine de Kat Onoma, la voix de Denis Scheubel si proche de Rodolphe Burger. Le meilleur donc, le plus précieux du rock français. Les textes d’une poésie brûlante, coupante, en mouvements. Insaisissables et tranchants. Vitesse, impact, colère rentrée… “Les mots filent”...

Et le tout s’immisce, stupéfiant, et voyage, toxique, au plus profond. Laissant sur le flanc, lessivé, prostré mais porté par une étrange énergie. Mélange de révolte et d’envies irrésistibles. De foncer dans son décor, de le rendre le plus authentique possible, le plus vivant, le plus vibrant. D’empoigner la réalité et de la tordre. D’en faire du sur-mesure, là où l’époque s’acharne à produire du prêt à divertir. L’importance de “Singe Chromés” réside dans cette intégrité, cette âpreté qui ne doit rien au faux semblant, mais à l’expérience la plus cruelle, comme la plus intense.




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