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Les histoires commencent comme ça, sur des détails souvent minimes, le souvenir encore frais d’une bande australienne qui s’appelait (et s’appellera encore, quoiqu’il y ai doute) Friends of mine, lointaines écoutes, de celles qui restent derrière l’oreille comme puce insouciante qui mord de temps en temps pour nous rappeler que nos âges augmentent. Ce nom reste gravé dans le fin fond d’un recoin d’un détour d’une caverne d’une cave d’un abime de notre cerveau. Et puis un jour, un Novembre d’une décennie plus tard, alors que mûr et enfin passé l’apprentissage auditif des majeurs, devenu un peu plus érudit et surement moins bête quand aux noms des idoles, je découvre qui traine sur ma si peu colorée page mail, un message d’untel Friends of mine, mais bordelais, de ma chère France qui dernièrement se déchaine au niveau du bon gout musical. Il fallait écouter, et moi je crois aux signes du destin, et moi je crois que tout nait pour quelque chose, et moi je crois que chaque style de musique est un apport aux esprits. Et moi, je ne me trompe jamais, vu que même l’erreur est un pas en avant. Je ne me trompe pas, je prends contact, je prends note des notes, je prends congés des cold wave et autres tristesses qui m’attendent en vrac sur mon bureau, et je prends un laps de temps sous le soleil, vacances auditives, air Friends of mine, departure to everywhere in nowhere lands, je souris.

Friends of mine est de Bordeaux, alors Bordeaux doit être un Kingston town aux effluves jamaïquaines voyageant dans la stratosphère et l’espace enveloppant des particules infimes funky, portée par la froideur rock poétique d’un Rodolphe Burger égayé de chansonnettes de foires enfantines, voila donc une définition de groupe aussi vaste que l’histoire actuelle du paysage musical, mais c’est bien là une explosion rare de teintes entre saturées et délavées, une fusion de saveur bercée dans un vin luxueux qui peint presque l’odeur d’un vieux scotch écossais. Cette curieuse bizarrerie qui mélange section rythmiques légères et caribéenne, et mélodies d’Europe de toutes époques, un mix parfois élégant, réellement surprenant, embruns des années 80 (dernièrement cette génération n’est plus tellement X, vu l’apport émotionnel et harmonique a tant de nouveaux groupes), on retrouve cette légèreté, cette simplicité des productions des genres eighties, ces aigues secs et virevoltants, ces guitares métronomes vives et chatouilleuses, ces basses sérieuses et multipliant les effets de profondeurs pour équilibrer la mélodie, mais il y a un plus chez Friends of mine, le jeu de la voix presque en apartheid des sons, caverneuse bien que chaude, jouant les rêveuses, onirisme intense au dessus, ou mieux dit, au niveau des automates instruments, et du bon engrenage de ce contraste nait tout le bienfait d’écouter ces quatre titres, de ce faire un malin plaisir a laver nos oreilles parfois engluées de radiophonies économiques et voyager via ouïe d’une plage reggae a un local rock de Bordeaux sans bouger d’un sillon de son disque, et qu’un crooner désaligné et abandonné a la tranquillité, vous esquisse des petites joies sous le soleil. J’oublierai l’Australie, et ma puce changera de nom sous peu, de nom, non, de lieu de naissance.




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